dimanche 22 décembre 2013

LES VOEUX D'HARFANG

 
Avec notre Chouette Harfang fétiche...


nous vous souhaitons de Bonnes Fêtes de fin d'année
 
et une année "nouvelle"
riche en lectures,
en rencontres,
 en découvertes
et en créations...
 
Que chaque jour de 2014
vous apporte de
"bonnes nouvelles" !

 
 
 

samedi 21 décembre 2013

RENCONTRE "ANNEE NOUVELLE" A LA SADEL (ANGERS)



La Librairie CONTACT et la revue HARFANG

vous proposent une RENCONTRE

Gourmets et gourmands de lectures,
pour démarrer l’année « nouvelle »,
 
vous êtes invités à venir déguster

les meilleures nouvelles de l’année écoulée

Mercredi 8 Janvier à 19h15 à la SADEL 7 rue Vaucanson à Angers

 

Présentation des Recueils primés en 2013
et lectures de quelques extraits

 

vendredi 20 décembre 2013

LA MEILLEURE MICRO-NOUVELLE DE L'ANNEE 2013


Notre concours permanent de la « micro-nouvelle du mois » dans notre rubrique « 100 mots pour le dire » connaît un réel succès. Le nombre d’envois a progressé tout au long de l’année, se chiffrant par dizaines chaque mois et « explosant » littéralement en cette fin d’année 2013… ce qui a pour effet de ralentir notre temps de lecture et de diminuer le pourcentage de chance d’être choisi comme « micro nouvelle du mois »… mais qui renforce encore plus l’intérêt de la compétition !

Alors, merci à tous ceux qui nous ont adressé leurs textes, merci à ceux qui ont attendu et ceux qui attendent encore (nous rappelons que nous ne pouvons ni accuser réception ni répondre à chacun), merci de nous adresser qu’une seule micro-nouvelle par mois en respectant la règle impérative des 100 mots maximum (mais vous pouvez récidiver le mois suivant !) et enfin merci de patienter (et cela malgré l’impatience - compréhensible – de certains)

Pour 2013, les membres du comité de lecture de la revue Harfang ont voté pour élire la meilleure « micro-nouvelle » parmi les 12 sélectionnées cette année.
Voici donc le palmarès issu de ce vote :
1 Marylise LEROUX pour « De toutes ses forces » (Mai)
2 Cécile d’ESTIENNE pour « Clepsydre » (Janvier)
3 Gilles DIENST pour « La main de Fred » (Juillet)

La gagnante, Marylise Leroux, recevra un abonnement d’un an à la revue Harfang et son texte sera publié (ainsi que les 2 autres) dans le numéro 44 (à paraître au printemps 2014).

Les nombreux messages reçus ces dernières semaines nous encouragent à poursuivre l’aventure.
Alors la compétition est ouverte pour 2014 !

dimanche 15 décembre 2013

PRIX de la VILLE D'ANGERS 2014 : C'EST PARTI !

Nouvellistes,
à vos plumes, à vos écrans, à vos imprimantes...
Il ne vous reste que quelques jours pour penser à peaufiner
LE RECUEIL...
celui qui va participer à la 5ème édition du Prix de la Nouvelle de la Ville d'Angers 2014 !
 
 
Rappelons...
que votre manuscrit doit être envoyé entre le 1 janvier et le 15 mars 2014,
que vous pouvez lire le règlement complet sous l'onglet Prix & Concours,
que les nouvelles éditions partenaires du Prix sont les éditions D'un Noir Si Bleu
(qui depuis leur création en 2006 défendent la nouvelle sous toutes ses formes),
que votre manuscrit peut être imprimé recto-verso
(économiquement et écologiquement recommandable,
pour répondre aux nombreuses demandes qui nous ont été adressées)
 
Alors la compétition est ouverte...
que le meilleur (recueil) gagne...
et rendez-vous en Novembre 2014 !
 

mardi 5 novembre 2013

HARFANG N°43 : Avant l’hiver, faites le plein de nouvelles aux couleurs de l’automne !

Saison oblige, il vous est fortement conseillé de commencer avec « l’étrange fin de Lune d’Automne », une nouvelle inédite de Frédéric Lenormand qui rend ainsi hommage à Van Gulick en poursuivant les « enquêtes du juge Ti ». Vous pourrez continuer avec « Prise de vue », une nouvelle d’Emmanuelle Favier qui rend un hommage à Roberto Bolaño. Quant à Annie Mignard (qui vient de recevoir le Grand Prix SGDL de la Nouvelle), elle vous propose de retrouver « le temps du Mont Chauve »… et Héléna Villovitch de passer un moment avec « Elvis » !




Deux pauses en terre étrangère vous sont ensuite offertes : la première pour rencontrer les éditions belges Esperluète (entretien avec la directrice Anne Leloup et  « Triptyque » une nouvelle de Colette Nys-Mazure) et la seconde pour « une nouvelle sans frontières » avec « le chien du régiment » de l’écrivain chilien, Daniel Riquerme (1854-1912), traduit ici par Michel Wagner.  
Puis vous aurez le plaisir de découvrir les nouvelles sélectionnées par le comité de lecture ces derniers mois : « Maison à vendre » de Françoise Bercovivi, « El Kateb » de Marie-Claude Bourjon, « Le Sac à main rouge » de Christine Dupéré-Lassallle, « La complainte de Mari-Anna » de Joël Hamm et « Sauter ou pas » de Gaëlle Heureux…

Enfin vous retrouvez votre rendez-vous habituel avec le « nouvellaire »  qui analyse les meilleurs recueils du moment et les informations sur l’actualité de la nouvelle : revues, prix et concours, sites et blogs…

HARFANG N°43 : 12 € (franco de port)
à l’adresse de la revue : 13 bis avenue Vauban 49000 Angers

mardi 29 octobre 2013

Manon MOREAU : PRIX OZOIR'ELLES 2013 !

Pour sa sixième édition, le Prix Ozoir'elles, dont le jury entièrement féminin était présidé par Simonetta GREGGIO, a été remis à Manon MOREAU pour son recueil Suzanne aux yeux noirs (aux éditions Delphine Montalant). Les autres recueils en compétition étaient : Passés imparfaits de Patrick DUPUIS, Les dames du chemin de Maryline MARTIN et L'immobilier d'Héléna VILLOVITCH.
Les jurées, à l'issue des délibérations, autour de S. Greggio et de L. M. Fouassier
Nous ne pouvons que souscrire à ce choix en rappelant que ce recueil était un "coup de cœur de l'été" de notre "chouette" fétiche... Harfang a donc ajouté quelques battements d'ailes aux applaudissements qui ont suivi la remise du prix.
Manon Moreau entourée des membres du jury Ozoir'elles

 

 













Parallèlement au Prix Ozoir’elles 2013 le palmarès du Prix de la nouvelle d’Ozoir-la-Ferrière a été dévoilé par le président du jury, Michel Quint :

1 Muriel Fèvre                    pour   Le rendez-vous
2 Bruno Benvenuti            pour   Le Radiateur
3 Solange Alligier             pour   Face à face de disgrâce

Pour cette huitième édition, les organisateurs avaient reçu 280 textes. Le règlement de la neuvième édition est d’ores et déjà disponible et les textes doivent être adressés avant le 30 juin 2014.
Hôtel de ville d’Ozoir-la-Ferrière
Service culturel (Concours de nouvelles)
45 avenue du Général de Gaulle
77330 Ozoir la Ferrière
Tel : 01 64 43 55 15

 

lundi 21 octobre 2013

REMISE DU PRIX HERVE BAZIN DE LA MICROFICTION 2013 à BLAISON GOHIER (49)

     Le rendez-vous est fixé depuis longtemps au samedi 19 octobre… Près de 400 nouvellistes (femmes et hommes) ont participé à la deuxième édition du Prix Hervé Bazin de la Microfiction, sur le thème imposé de "Portraits de femmes"…
Depuis le mois de Juin, 10 d’entre eux (6 femmes et 4 hommes)  savent qu’ils sont finalistes…

 11 h 30 Sous un soleil timide, des petits groupes se forment dans les rues de Blaison Gohier. Un petit bourg, entre Loire et vignobles angevins. Une « cité de caractère » où les habitants prennent encore le temps de s’adonner aux plaisirs de la boule de fort. Un « village de charme », où mairie et église, château et maisons marient harmonieusement ardoise et tuffeau.
Les juré(e)s (3 femmes, 2 hommes) sont réunis dans un petit bar.
Patience ! Il faut encore attendre !

12 h 30 Les jurés retrouvent les dix finalistes et les organisateurs pour le déjeuner. Mais rien ne filtre. Le suspense est maintenu. C’est l’heure de l’apéritif et chacun lève son verre (un vin biologique issu du Domaine de Bois Brinçon… juste à côté !)
 
14 h 30 Justement, nous voilà dans la grange de Bois Brinçon où une petite centaine de personnes attend patiemment. Le maître des lieux, Xavier Cailleau présente son Domaine et sa production.


Odile Hervé-Bazin et Jean Rouaud annonçant le palmarès établi par le jury
 Après Odile Hervé Bazin qui rappelle les raisons de ce Prix Hervé Bazin de la Microfiction, le président du Jury, Jean Rouaud monte les 3 marches (de l’escabeau… !) et proclame le palmarès 2013 :

1 Laurence Jacquet                     La matheuse (et le mateur)
2 Nathalie Labarre                                          Femme fatale
3 Isabelle Maratier                                                  Charlie

"Portrait de femmes"... finalistes !
de G à D : Laurence Jacquet, Isabelle Maratier et Nathalie Labarre
 
 Les autres finalistes sont également mis à l’honneur :
Christian Chauvel                                     Olga à la mouche
David Gaston                                          La voleuse d’âmes
Rozenn Guilcher                                              Les si vivants
Raymond Jacq                          Portrait de la servante aimée
Richard Magaldi           La vieille qui lisait Raymond Carver
Valentine del Moral                         Et Rubens créa la Reine
Martine Poitevin                                          Le temps de pose




 
Ces 10 nouvelles finalistes sont publiées dans le numéro 12 Hors Série de la revue Harfang avec les nouvelles de quelques juré(e)s qui ont également joué le jeu de la micro fiction en moins de 1200 mots (entre autres J. Essirard, C. D’Estienne, J. Glaziou, O. Hervé-Bazin, L. Noël, P. Robelet).
Ce volume est d’ores et déjà disponible pour 5 € (franco de port) à l’adresse d’Harfang.

Elvire de Brissac et Jean Rouaud débattant des prix littéraires
 
  16 h Un débat sur les prix littéraires s’engage entre Jean Rouaud (qui fait encore quelques révélations sur son Prix Goncourt qui date de 1990) et Elvire de Brissac sur le sens à donner aux Prix littéraires aujourd’hui, autour de 3 questions :
  1 La valeur littéraire des prix ne disparait-elle pas aujourd’hui derrière la valeur économique, les stratégies et les enjeux éditoriaux ?
  2 Les Prix distribués par les jurys institutionnels d’écrivains (comme le Goncourt, le Fémina, Le Renaudot…) ne sont-ils pas en perte d’audience face aux Prix de lecteurs (Prix des lectrices de Elle, Prix France-Inter, Prix Goncourt des Lycéens) ?
  3 Les Prix ne sont-ils pas avant tout une incitation à l’écriture pour les écrivains et une invitation à la lecture… en ces temps où auteur, livre et lecture semblent des valeurs en déclin ?
 
17 h Les petits groupes se reforment, les discussions vont bon train, on parle du palmarès 2013. "C'est un palmarès féminin..." Normal, sur le thème "Portraits de femmes"
Et aussi "C'est un bon millésime". Normal, on est en terre viticole !
  Avant de se quitter, on se donne rendez-vous en 2015 pour la troisième édition.
  Le règlement, le thème de la troisième édition et tous les renseignements seront disponibles ultérieurement aux adresses suivantes :

ou

mercredi 16 octobre 2013

RENDEZ-VOUS D'AUTOMNE AVEC HARFANG

Outre la sortie du numéro 43 prévue fin octobre, HARFANG vous donne 3 rendez-vous d'automne :


D'abord le samedi 19 octobre à Blaison-Gohier (49) au Domaine du Bois-Brinçon où sera remis le deuxième Prix Hervé-Bazin de la Microfiction. 
Le jury présidé par Jean Rouaud et composé de  Christiane Baroche, Elvire de Brissac, Monique Mayaud et Amin Maalouf a choisi 3 lauréats sur les 10 finalistes (parmi près de 400 participants).
Pour l'occasion, HARFANG, qui est partenaire de cet événement,  édite dans son Hors Série N°12 les 10 nouvelles finalistes ainsi que 6 nouvelles des juré(e)s
(5 € l'exemplaire).

 

Puis le samedi 26 octobre à Ozoir-la-Ferrière (77), pour la septième édition du Salon du Livre au cours duquel sera remis le Prix Ozoir'elles, dont le jury entièrement féminin était présidé cette année par Simonetta Greggio.
Seront également présents Jean-Philippe Toussaint, Michel Quint, Christian Oster...
HARFANG tiendra un stand à côté de la revue Brèves et de nombreux éditeurs de nouvelles (Delphine Montalant, Quadrature, Luce Wilquin...)
 

Enfin le samedi 30 novembre à Bures-sur-Yvette (91) pour le troisième Salon de la Nouvelle.
 
Venez nombreux nous retrouvez et faites vous connaître sur le stand.

mardi 17 septembre 2013

NOUVELLES... DES PRIX D'AUTOMNE 2013 : Patrick DUPUIS primé à Lauzerte !


Le 8 Septembre à Lauzerte le Prix de la nouvelle ou « Prix de la femme renard » 2013 a été remis à Patrick Dupuis pour son recueil « Passés imparfaits » paru aux éditions Luce Wilquin (lire CR dans Harfang N° 42).
Cinq recueils étaient en compétition : outre celui de P. Dupuis, « Libellules » de Joël Egloff, « Cabaret sauvage » d’Isabelle Kaufmann, « Pour que demain vienne » de Corine Pourtau et « Autant d’ennemis terrassés » de J. Thirion.
Le fonctionnement de ce prix (organisé par les librairies de Montauban et la médiathèque de Lauzerte) est original puisque ces 5 recueils avaient été choisis par Dominique Paravel (lauréat 2012,  pour son recueil « Nouvelles vénitiennes ») et aussi parce que toute personne ayant lu les 5 recueils peut participer au jury.



 
Après Nuageux à serein en 2009 (lire Harfang N° 35), P. Dupuis poursuit dans ce nouveau recueil d’une vingtaine de nouvelles son analyse des ravages du temps qui poussent les couples à se séparer. Il nous livre de l’intérieur les sentiments et les réflexions de ceux qui vivent au quotidien la routine, le désamour, le ratage banal… Car si les conjoints sont d’abord unis, ils sont ensuite souvent désunis. Si un instant, ils sont à nouveau réunis, c’est pour se quitter à nouveau. Car ici l’amour ne se conjugue pas au mode définitif : l’amour-toujours est une illusion ! Et si tout est affaire de conjonction, il faut constater après d’autres qu’il n’y a pas d’amour heureux et qu’il n’y a pas de « présent parfait »… mais pas plus de lendemain qui chante ni de futur « plus-que-parfait » tout aussi illusoire… car les « passés » ne sont jamais simples puisqu’ils pèsent sur le présent : ils sont donc imparfaits !
L’amour qui décline avec le temps se vérifie à tous les âges de la vie, de l’adolescence (avec « Mylena ») à la maturité et la vieillesse !
P. Dupuis propose une déclinaison de tous les cas de figure : face à celle qui regrette son mariage, ses maternités, les infidélités du mari, il y a celle qui (comme « Anna ») regrette d’être restée célibataire et se retrouve solitaire à la veille de la soixantaine !
Face à la femme qui a choisi sa carrière et son violoncelle au prix d’un divorce, il y a son ex-mari qui choisit de fonder une famille et d’avoir des enfants car « un enfant ça permet la survie des couples » !
Face à celle qui, dès le divorce prononcé, propose à son ex de « recommencer à zéro », face à celui qui veut « refaire sa vie », ceux qui reviennent un an, dix, vingt après, face à ceux qui se revoient « en souvenir du passé », il y a tous ceux qui ont compris qu’ils avaient « un passé à assumer » qui pèse sur le présent !
Face à ceux qui après une séparation se lancent dans une « drague » ou un « plan cul » et s’illusionnent sur un temps passé qui ne saurait revenir, sur une jeunesse qu’ils ne peuvent revivre… il y a ceux qui comme Anna font ce constat amer mais réaliste : « Les choix se font quand on est jeune, ensuite il n’y a plus qu’à assumer. Je me suis trompée, tant pis pour moi ».
Merci à P. Dupuis de nous rappeler cette dure leçon de grammaire… de l’amour !
 

 
 

mardi 2 juillet 2013

Coups de coeur de l'été : A. EMERY & M. MOREAU

Parmi une vingtaine de recueils reçus, lus, analysés ces derniers mois, Harfang a retenu deux titres pour cet été... à lire au calme. Pour cela, isolez vous sur île, sur un bateau... dans un hamac ou dans une coquille... Peu importe où... mais lisez !
 
 
Harfang vous souhaite un bon été... et de bonnes lectures !
 
  
 
D’aussi vastes déserts, Alain Emery, La tour d’Oysel, 176 p., 14 €
 Derrière ce titre sibyllin, sept nouvelles qui ont en commun d’être écrites à la première personne et de mettre en avant un narrateur qui est plus que jamais ici « celui qui sait » et qui guide le lecteur dans la recherche de la vérité sur les personnages, sur leur passé, sur leurs actes… Aucune opposition manichéenne entre ceux qui savent et ceux qui ignorent, souvent décrits comme une sorte de chœur antique, mais une patiente interrogation sur les différentes versions qui courent, les différentes hypothèses qui permettraient d’expliquer telle ou telle attitude…
Ainsi dans « Aux sangs farouches », s’agit-il de trouver la vérité historique sur la tour de la Folie douce, construite par Guise pour servir d’observatoire selon Duby ou selon Elias comme simple « folie » à la mode du XIXe siècle ? ou s’agit-il de trouver la vérité sur Rachel, lointaine descendante de Guise, « loup de mer en jupons », dont la fin sera tragique comme tous les membres de la famille selon certains… mais que le narrateur perçoit différemment après avoir passé quatre années en sa compagnie.
 
Dans « à l’écart du fleuve », quel parfum le passé laisse-t-il dans les mémoires ? Le narrateur s’oppose aux « gens de la Pointe » sur le comportement de Gwladys qui se rend au cimetière à moto, vêtue de cuir et parfumée de trois gouttes de jasmin ? Pleure-t-elle Jacques, son amour, peintre qui a connu son heure de gloire avant de sombrer (maladie ? alcoolisme ?) et qui n’a retrouvé son énergie créatrice qu’après la rencontre de Marie (qui sera tuée par son mari ivrogne ?) ?
Dans le « casier 52 » qui appartenait au maître nageur qui a précédé le narrateur, on découvrira pourquoi Rudy Pollock fut arrêté, emprisonné puis relâché après la découverte du corps noyé de Lola ? victime d’un vagabond ? d’un rôdeur ? d’un manipulateur ?
Dans tous les cas, le style et la langue toujours fluides sont au service d’une histoire sans fioritures. Et c’est particulièrement le cas dans la première nouvelle qui donne son titre au recueil. Le narrateur, ex pianiste devenu coiffeur, accueille dans sa Cambuse Salvatore, un Chamoine et le Toubib qui ont chacun à leur manière « traversé les mêmes déserts » de la solitude. Se considérant comme des exilés, des « apatrides », ils ne retrouvent une patrie que dans le salon autour de Léna, une fillette de dix ans quelque peu délaissée par ses parents. Qu’est-ce qui les pousse à agir ainsi ? Loin des conversations habituelles de salon de coiffure, chacun dévoile peu à peu son passé et révèle ses secrets.
En faisant le portrait de ces personnages au comportement atypique, A. Emery peint la diversité et la complexité des passions intemporelles tout en montrant les différentes facettes de la condition humaine. Laissant souvent le lecteur perplexe devant les différentes interprétations et libre de choisir celle qui lui conviendra…
Comme dans son recueil précédent Divines antilopes (La Tour d’Oysel, 2010), on a affaire à un recueil exemplaire composé de vraies nouvelles (même si les chutes ne sont pas systématiques) où le lecteur est embarqué dès la première phrase et mené pas à pas par un narrateur jusqu’à la dernière ligne. Et quand on referme le livre - alors que le parfum des nouvelles de certains recueils s’évapore rapidement - vous restez imprégné par l’atmosphère et les personnages vous habitent encore longtemps.
 

Suzanne aux yeux noirs, Manon Moreau, Editions Delphine Montalant, 136 p., 16 €

Le lecteur pressé qui lirait trop vite ces dix huit nouvelles, comme le passant trop pressé, ne verrait sans doute pas ces « suzannes aux yeux noirs grimpant sur la tonnelle » près de « la maison »… Il passerait à côté de l’essentiel, négligeant les détails qui donnent sens. Car ici il s’agit de voir, de sentir, de comprendre, de faire des liens entre les choses, entre les êtres, entre les événements… qui pour certains resteraient anodins, incongrus, insignifiants.
 
Pourtant le lecteur est prévenu dès le titre de la première nouvelle « Détail » : devant un chaton apporté par Johanna et que son mari Jacques refuse d’un « Non. Pas question d’en parler », elle se souvient de ce même refus de Jacques quand elle avait voulu un enfant : alors « Détail » sera le nom du chaton qu’elle adopte. Certes c’est « un détail, mais les détails sont importants » (p. 54). Détail dont l’importance se mesure en enjeu de vie, d’amour ou de mort. Ainsi au moment où un patron de bar entend à la radio que les chances de survie d’un marin tombé en mer « sont extrêmement ténues », il regarde deux jeunes amoureux attablés devant lui, aveugles et sourds au monde qui les entoure. On l’a compris le détail ne réside pas dans la chose ou le fait lui-même, mais dans le rapport qu’il entretient avec d’autres chose, d’autres personnes, d’autres événements. Ainsi un autre homme dont le métier est de convaincre de fermer des usines, de licencier, de reclasser, entend aussi à la radio qu’à six heures du matin une « jeune femme est morte percutée par un train » et que son bébé est « à l’hôpital dans les limbes », puis apprend que récemment licenciée, elle se rendait justement à son nouveau travail et comprend enfin qu’il est à l’origine de ce drame et que la jeune femme est une victime collatérale de ses propres licenciements.
Alors il faut prendre le temps de lire pour savoir pourquoi cette femme veut sauver deux cent deux peupliers déjà qui sont déjà vieux et que Théodore veut abattre… pour savoir pourquoi le bouquet de roses reçu chaque année pour son anniversaire est si important pour cette autre… pour savoir pourquoi ce père se réjouit de chaque dimanche matin où il va conduire sa fille Anaïs et son poney Bayard pour les compétitions hippiques… pour savoir pourquoi Céleste en écoutant le kaddish repense aux poupées qu’elle enterrait au fond du jardin avec son amie Julia…
Aucune de ces nouvelles, aucun de ces détails n’est à négliger : ce sont eux qui donnent un sens à la vie.

jeudi 20 juin 2013

NOUVELLES... DES PRIX LITTERAIRES 2013 : Goncourt, SGDL, Renaissance, Boccace, Litter'Halles...

Si une hirondelle ne fait pas le printemps, un prix littéraire ne fait pas plus le printemps de la nouvelle ! Cependant, ces quelques semaines, cinq prix littéraires viennent de récompenser cinq recueils de nouvelles parus depuis un an…
Pour autant n’est-ce là qu’une manifestation printanière ? une exception culturelle… (« ah ! la belle cérémonie traditionnelle de remise de prix… ! » diront même certains sur un ton nostalgique) ?

N’est-ce là qu’une opération commerciale ? On peut en douter, car cela se saurait… Si les Goncourt, Renaudot, Fémina, Médicis et autres Grands Prix font vendre, les « petits » prix, notamment ceux de la nouvelle, font rarement parler d’eux et sont peu mis en avant : pas de tête de gondole, pas de bandeau de couverture pour les recueils dont nous allons parler ! Alors quelle est leur véritable utilité ?
Est-ce un moyen de faire émerger quelques titres de qualité des énormes vagues de publications qui inondent toute l’année nos librairies ? Mais ne rêvons pas… loin des milliers de romans qui paraissent chaque année en France, le nombre de recueils de nouvelles publiés est limité : même pas une centaine, quelques dizaines tout au plus, toutes éditions confondues !

Alors après la première sélection faite par les éditeurs et les critques, est-il nécessaire de faire un nouveau tri ?
Est-ce un moyen de faire émerger les valeurs « sûres » ? Si l’on regarde les décennies qui viennent de s’écouler, et sans jugement sur les choix faits par les jurys, constatons que certains recueils et nouvellistes sont déjà oubliés et ne passeront sûrement pas à la postérité : qui se souvient de Stéphane Denis et de son recueil « Elle a maigri pour le festival » (Fayard), Bourse Goncourt 2001 ? D’autres au contraire semblent faire la quasi unanimité des jurys : ainsi en 2008 trois prix (Goncourt de la Nouvelle, Prix Renaissance, Prix Thyde Monnier de la SGDL) ont récompensé le recueil « Ultimes vérités sur la mort d’un nageur » (Verdier) de Jean-Yves Masson (lire Harfang N° 33). Et notons que les avis des jurys sont souvent concordants. Certains nouvellistes ayant obtenu 2, 3 ou 4 prix parmi les plus prestigieux : Annie Saumont : Goncourt en 1981, SGDL en 1989, Renaissance en 1991… ; Christiane Baroche : Goncourt en 1978, SGDL en 1994… ; Georges-Olivier Châteaureynaud : Goncourt en 2005… La liste serait longue.

D’autres encore viennent couronner, parfois tardivement, un nouvelliste déjà reconnu. Ainsi le Goncourt de la Nouvelle essayant de sauver sa valeur et se rattrapant en récompensant Châteaureynaud en 2005 pour « Singe savant tabassé par deux clowns » (Grasset) ou Didier Daeninckx en 2012 pour « L’espoir en contrebande » (Cherche-Midi).

Enfin, force est de reconnaître qu’un nouvelliste primé est souvent un romancier en puissance et qu’un premier « petit prix » est souvent un tremplin pour une reconnaissance plus générale et pour des prix plus importants : Jean Vautrin, Goncourt de la Nouvelle en 1986 pour « Baby Boom » obtiendra le Goncourt en 1989 pour son roman « Grand pas vers le bon dieu » ; Philippe Claudel, Goncourt de la Nouvelle 2003 pour son recueil « Les petites mécaniques » (Mercure de France) obtiendra quelques mois plus tard le Renaudot pour « Les âmes grises » (Stock) et le Goncourt des lycéens 2007 pour « Le rapport de Brodeck » (Stock)… Là aussi la liste serait longue.
 
Qu’en est-il en ce printemps 2013 ?
 
Commençons par le Goncourt de la Nouvelle (ex Bourse Goncourt de la Nouvelle) créée par Hervé Bazin il y a juste quarante ans. Dès 1974, il récompensait Daniel Boulanger pour « Fouette cocher » (Gallimard), Christiane Baroche en 1978 pour « Chambre avec vue sur le passé » (Gallimard), Annie Saumont en 1981 pour « Quelquefois dans les cérémonies » (Gallimard)… et plus récemment Olivier Adam en 2001 pour « Passer l’hiver » (L’Olivier).

Cette année, une première sélection de 4 recueils décidée par les 10 jurés Goncourt a eu lieu vers le mois de février et, début Mai, le Goncourt de la Nouvelle 2013 a été attribué à Fouad Laroui pour son recueil « L’étrange affaire du pantalon de Dassoukine » (Julliard). Rappelons que ce même Fouad Laroui avait obtenu le Prix de la Nouvelle de la SGDL en 2004 pour son recueil « Tu n’as rien compris à Hassan II ».
 

La plupart des 9 nouvelles de ce recueil font référence au Café de l’Univers situé dans une ville du Maroc. Les propos qu’y tiennent les protagonistes pourraient avoir été tenus sur la Canebière avec des accents de Pagnol et de Giono… L’universalité des situations évoquées renvoie à l’absurdité de notre condition… traitée ici avec humour parfois teintée d’ironie, mais toujours avec une très grande humanité. En quelque sorte des brèves de comptoir traitant des situations de la vie quotidienne et des relations avec l’administration, les fonctionnaires…
Toute la force de ces nouvelles tient dans le fait que mêlant la tradition orale du conte et la modernité des situations et des propos, le lecteur est emporté par l’histoire, qui ne s’encombre ni de discours ni de morale… jusqu’à la fin, lorsqu’après le plaisir commence la réflexion, plus grave peut-être.
Le lecteur ne pourra jamais oublier ce fonctionnaire marocain, ridicule dans un pantalon emprunté, qui réussit cependant sa mission devant la Commission européenne à Bruxelles. Pas plus qu’il n’oubliera cet édile d’une petite ville à l’intérieur du Maroc qui en l’absence de piscine se verra contraint d’inventer le concept de « natation sèche ». Il n’oubliera pas enfin ce jeune qui découvre qu’il est « né nulle part »… et surtout pas à Khzazna un deux janvier comme l’indique sa carte d’identité !
Un recueil de 9 nouvelles à lire absolument !
 
 
 Le Prix SGDL de la Nouvelle (SGDL = Société des Gens De Lettres) existe depuis 1984 et est doté de 3000 €. Il a déjà couronné Alain Gerber en 1984, Christiane Baroche en 1994 et… Fouad Laroui en 2004.
Le 30 Mai dernier le Prix SGDL de la Nouvelle 2013 a été attribué à « La fête sauvage » (Éditions du Chemin de fer » pour la première fois conjointement à une nouvelle isolée d’Annie Mignard et aux illustrations d’Emmanuel Tête… récompensant ainsi - à juste titre- le travail d’un éditeur, d’une nouvelliste et d’un graphiste.

 
Dans cette nouvelle, Annie Mignard  part d’un fait divers datant de 1981 : en Italie, près de Rome, un enfant de six ans tombe dans un puits, reste coincé trois jours et trois nuits avant de mourir sans qu’on puisse le secourir sous les yeux de millions d’italiens qui suivent pour la première fois un tel événement en direct sur les écrans de télévision.
Parallèlement au récit de la tragédie personnelle vécue par l’enfant et sa mère qui continue de lui parler pendant trois jours pour le rassurer, l’auteur analyse aussi la foule attirée par le malheur, présente comme un chœur de tragédie antique commentant les faits et propageant les rumeurs.
Brossant le double portrait d’une mère en piéta antique sortie d’un tableau de la Renaissance et d’une mère en piéta moderne assaillie par les micros et caméras (ce que soulignent les dessins de Emmanuel Tête) cette nouvelle atteint une dimension intemporelle et universelle. Hier, c’est aujourd’hui et c’est demain. Après avoir donné à un fait divers journalistique une épaisseur sociologique, elle permet d’entrevoir la vérité éternelle du mythe : celui de la terre mère qui réclame son dû de chair fraîche, celui du sacrifice d’un enfant au milieu d’une « fête sauvage ». (extrait d’Harfang N°42)




Le Prix Renaissance de la Nouvelle, créé par Carlo Masoni et Michel Lambert en 1991 et doté de 3000 €, est remis chaque année à Ottignies (Belgique). Depuis 1992, il a récompensé, entre autres, Annie Saumont pour « Les voilà quel bonheur ! » (Julliard) en 1994, Hubert Haddad pour « Mirabilia » (Fayard) en 2000, Marie-Hélène Lafon pour « Liturgie » (Buchet-Chastel) en 2003… Le jury est composé d’une demi-douzaine de nouvellistes belges et français.
Cette année, pour sa 22e édition, le Prix Renaissance de la Nouvelle a été remis à Roger Grenier pour son recueil « Brefs récits pour une longue histoire » (Gallimard).

 
Après une dizaine de recueils de nouvelles et au moins autant de romans et d’essais, Roger Grenier (94 ans) offre au lecteur 13 nouvelles légères et graves alternant des textes qui saisissent de brefs morceaux de vie comme cet épisode de la Seconde Guerre Mondiale où le jeune Olivier Marquis perd son pucelage, à la suite d’un quiproquo, en croyant participer à la « libération de l’Hôtel Matignon ! »… et d’autres brefs récits (plus éloignés de la conception traditionnelle de la nouvelle) qui brossent la longue histoire d’individus et de couples, de leur naissance jusqu’à leur mort. Qu’il s’agisse de la vie réduite ici à trois feuillets de Louis Marin, que son épouse Béatrice retrace « à son chevet »… Ou, en quatre feuillets, de la passion amoureuse qui a réuni toute leur vie Jean-François Privat et Geneviève Passin malgré leur mariage respectif… Ou encore en six feuillets, toute la vie tumultueuse de Blanche Moulin « vamp, dompteuse de tigres et bonne de curé » dont voici l’incipit pour le moins paradoxal : « Ceci n’est pas tout à fait une nouvelle, plutôt un roman en raison de l’abondance des péripéties. Mais ce n’est pas davantage un roman, puisque tout est vrai dans cette histoire… ».              Histoires, récits, romans… peu importe les appellations quand il s’agit de bonnes nouvelles !
 

 
Le Prix Boccace (du nom de l’écrivain italien auteur du recueil de contes « Le Décaméron » vers 1350, considéré comme le précurseur du genre de la nouvelle) a été créé en 2011 par l’Association « Tu connais la Nouvelle ». Il est doté de 2500 € et est soutenu par le Conseil Général du Loiret. Ont déjà été primés : en 2011 Frédérique Clémençon pour « Les petits » (L’Olivier) et en 2012 Serge Pey pour « Le trésor de la Guerre d’Espagne » (Zulma). L’originalité de ce Prix réside dans son fonctionnement puisqu’un premier choix est effectué par un comité de sélection composé d’une demi-douzaine de nouvellistes (cette année C. Baroche, J.-M. Blas de Roblès, D. Daeninckx, V. Engel; H. Le Tellier… entre autres, qui ont proposé cinq recueils finalistes, sur les trente deux présélectionnés). Le choix final est le travail d’un comité de lecture composé de bénévoles.
Le 9 juin dernier, au Château de Chamerolles, près de Saint Jean de Braye (45), le troisième Prix Boccace a été remis à Arnaud Modat pour son recueil « La Fée Amphète » (Éditions Quadrature).

 
Arnaud Modat fait partie de ces auteurs qui ont fait leurs premiers pas sur la toile, notamment sur les forums consacrés à la nouvelle… Tout comme Lunatik avec « Tous crocs dehors » qui a obtenu le Prix Inter’Halles en 2012 et qui est éditée aussi chez Quadrature. Tous deux appartiennent à une nouvelle vague de nouvellistes pour lesquels la composition, l’unité d’ensemble sont sans doute secondaires au profit d’une narration plus forte et plus rythmée et d’un style plus baroque, qu’il faudra plutôt orthographier « bas rock ». Car ils font entendre là une autre musique, une nouvelle musique…
Certes, ce recueil de onze nouvelles est quelque peu déjanté…Il est vrai qu’on y croise des êtres étranges : un type qui rencontre la « Fée Amphète » sur une piste d’auto-tamponneuses dont il cherche en vain la sortie... et qui se shoote à la barbe à papa (parce que « le prix au kilo de la barbe à papa est supérieur à celui de la cocaïne »… et qu’ainsi il fait des économies !).
Le lecteur est prévenu, s’il lit la quatrième de couverture : « nombreux sont les textes qui prêtent à sourire, mais le recueil ne sera pas remboursé en cas de suicide au gaz. Certaines nouvelles peuvent contenir des résidus de cynisme et des traces de noisette en quantités infimes ».
 
 

Le Prix Litter’Halles est le petit dernier de cette liste… le plus récent aussi puisque sa première édition en 2012 a couronné le recueil de Lunatik « Tous crocs dehors » (lire nouvelle et entretien dans Harfang N° 41). Il est organisé par une association de Decize et est doté de 700 €. Le mode opératoire est innovant puisqu’il n’y a aucun juré professionnel parmi les 65 membres composant les 9 comités de lecture qui sélectionnent dans un premier temps une trentaine de recueils parus dans l’année (36 en 2012), pour ne retenir dans un deuxième temps que sept finalistes… avant de désigner le lauréat.
Cette année, le 5 mai dernier, Lunatik a symboliquement passé le relais au lauréat 2013: Patrick de Silva pour son recueil « À la guerre » (L’Amourier).
 
Ce sont d’abord trois récits en triptyque comme les trois volets d’une tragédie qu’est la guerre, la première ou la seconde, n’importe quelle guerre. Et il y a ceux qui meurent à la guerre, mais il y a pire pour ceux qui survivent à la guerre : les hommes qui en reviennent blessés, « gueules cassées » et autres mutilés de la vie, sans oublier les femmes qui en subissent les conséquences… et finalement les familles entières qui explosent littéralement.
Ce sont aussi trois confessions faites longtemps après les événements. Leur violence fait écho aux horreurs de la guerre. D’abord la confession d’un enfant bâtard, qui l’été de ses « dix ans », voit la guerre, puis l’Occupation et qui voudra venger sa mère tondue à la Libération. Puis celle posthume d’un frère, infirme de naissance, qui avoue avoir « donné » Tania la fiancée de son frère entré en Résistance (« Confession » qui n’est pas sans rappeler celle que Marguerite de Thérelles fait à sœur au moment de mourir dans la nouvelle de Maupassant). Celle enfin qui constitue le panneau central et le joyau de ce recueil, long monologue (50 pages) d’une seule « coulée » de paroles où une femme se délivre en révélant toutes les violences subies dans sa vie, depuis le retour de guerre de son mari, comme autant des bombes à retardement : défiguration au vitriol, meurtre, suicide, inceste, avortement… Face à un prêtre qui reste silencieux  dans l’ombre, c’est pour elle le seul moyen pour retrouver un peu de bonheur de vivre « au soleil ».
Ce sont finalement trois destins auxquels P. da Silva a su donner une langue, un souffle et une force rares.

 Si les Prix les plus anciens sont aussi les plus connus, nous constatons qu’ils sont le choix de jurys professionnels et que les Prix plus récents mêlent écrivains et lecteurs, certains proposant même des jurys entièrement composés de lecteurs bénévoles.
Les palmarès montrent une belle alternance entre les nouvelles plumes à découvrir et les plumes déjà reconnues.
Nous attendrons les Prix distribués à l’automne pour conclure :
-          Le Prix de la Femme renarde qui sera remis le 8 Septembre à Lauzerte (82) : cinq recueils sont déjà sélectionnés pour la finale.
-          Le Prix Ozoir’elles (jury de lectrices d’Ozoir et de six femmes écrivains) qui sera remis le 26 octobre à Ozoir (77). 
-          Les Prix d’automne de la SGDL, notamment avec la première édition du Prix du premier recueil, créé par Christiane Baroche (doté de 2000 €).

Mais d’ores et déjà, on peut dire que le cru 2013 est de qualité et que ce millésime présente des thématiques et des écritures très variées, des conceptions très différentes de la nouvelle et du recueil et de nouvelles tendances très intéressantes à découvrir.
Voilà donc des prix de valeurs et des recueils de premiers choix… qui sont autant de conseils de lectures à déguster dès maintenant… mais aussi des « valeurs sûres » à conserver et à suivre dans les années à venir.