JACQUES ABEILLE
La principale originalité
de son projet réside sans doute dans le fait que chaque texte, roman ou
fragment, d’abord conçu comme un épisode « périphérique » prend
ensuite place dans le « cycle des contrées » et vient éclairer l’ensemble,
composant ainsi un vaste puzzle d’un monde imaginaire en perpétuelle extension.
Bibliographie (extraits)
Le voyageur attardé Deleatur 1981
Un cas de lucidité Deleatur 1984
Le veilleur de jour Flammarion 1986
La clef des ombres Zulma 1991
En mémoire morte Zulma 1992
Les carnets de l’explorateur perdu Ombres 1993
Lettre de Terrèbre Deleatur 1995
Divinités du rêve L’Escampette 1997
Le peintre défait par son modèle Deleatur 1999
Louvanne Deleatur 1999
L’Arizona Deleatur 2000
Celles qui viennent avec la nuit L’Escampette 2000
Les carnets de l’amateur L’Escampette 2001
Un beau salaud Deleatur 2001
L’écriture du désert Deleatur 2003
Les jardins statuaires Joëlle Losfeld 2004
*
MARCEL ARLAND
(1899-1986)
Qui, en cette fin de siècle, s’intéresse encore à
Marcel Arland, « ce dernier dinosaure des Lettres
françaises » selon la formule d’un journaliste ? Malgré une
commémoration très discrète, son purgatoire ne se prolonge-t-il pas
anormalement ?
Car qui a oublié qu’il fut prix Goncourt en 1929 pour
son roman L’ordre ; qu’il fut le rénovateur des décades de
Pontigny ; qu’il fut le directeur de la NRF ; qu’il entra à l’Académie
française en 1968 ?…
Oublié
le critique ? Oublié le romancier brillant qui abandonna pourtant ce genre
en 1947 ?… mais qui peut oublier le nouvelliste qui sut défendre et
illustrer le genre, et surtout renouveler la conception du recueil conçu comme
un ensemble où chaque nouvelle renvoie à toutes les autres. C’est en cela que
réside sa modernité et qu’aux yeux des spécialistes, il restera le nouvelliste
exemplaire du siècle.
Joël Glaziou
« .C’est le
triomphe de la nouvelle que de sembler n’être faite de rien –sinon d’un
instant, d’un geste, d’une lueur, qu’elle isole, dégage et révèle, qu’elle
emplit de sens et de pathétique- »
Le Promeneur, 1944
Le grand pardon, 1965, Marcel Arland
Bibliographie (recueils de nouvelles)
Les
âmes en peine Gallimard 1927
Les
vivants Gallimard 1934
Les
plus beaux de nos jours Gallimard 1937
La
Grâce Gallimard 1941
Il
faut de tout pour faire un monde Gallimard 1947
Sidobre Minuit 1949
L’eau
et le feu Gallimard 1956
A
perdre haleine Gallimard 1960
Le
grand pardon Gallimard 1965
Attendez
l’aube Gallimard 1970
*
BALZAC
Comment lire Balzac
aujourd’hui ? Cette question se pose et s’impose. La modernité a souvent montré sa préférence pour Flaubert, qui demeure -par tant d’aspects-
aux antipodes de l’auteur de La Comédie Humaine. Mais comme l’a fort bien remarqué Proust dans Contre Sainte-Beuve, le polissage stylistique de Flaubert convertit « toutes les parties de la réalité (…) en une même substance, aux
vastes surfaces, d’un miroitement monotone ».
Un miroitement monotone ? Aucun but littéraire ne peut
être plus éloigné de la vision à la fois foisonnante et microscopique de Balzac, lequel d’ailleurs (comme le
révèlent ses jeux d’épreuves) travaillait autant que Flaubert son style, jusque dans les plus infimes détails. Le
lieu commun selon lequel « Flaubert
écrit bien, Balzac écrit
mal » n’a plus de sens si l’on perçoit que l’écriture balzacienne, certes
composée de traits hétérogènes, est en fait profondément marquée du sceau de la
passion qui l’engendre, la propulse, la dirige et en assure l’unité. C’est d’ailleurs
grâce à ce grand engagement émotionnel que les œuvres de Balzac vieillissent si bien, quoiqu’elles
soient truffées de détails historiquement datés. C’est bien du Balzac que nous lisons, pas n’importe
quel romancier compétent.
Quelles sont les
leçons à tirer de cet engagement personnel, de cet enthousiasme
irrépressible ? Chez Balzac,
il s’agit non seulement d’un acharnement à décrire et analyser la réalité dite
« objective », mais aussi d’une haute volonté de s’incarner dans l’acte
même d’écrire. Nous connaissons le « réaliste » des manuels
scolaires. Nous ne connaissons pas encore assez le grand Balzac subjectif.
John Taylor
*
CHRISTIANE BAROCHE
Christiane BAROCHE, après 42 ans de Biologie et 36 ans d'écriture, n'a plus... ne ressent plus l'envie de courir le monde, elle écrit. Aujourd'hui comme hier, elle soutient la nouvelle dans plusieurs jurys, dans un atelier d'écriture consacré à cette passion qui, hélas, n'a pas assez d'amateurs en France. Alors elle signale "urbi et orbi" l'existence de concours, ouvrant parfois la publication à de jeunes auteurs. Aux moins jeunes, itou. Bref, c'est une passionnée du genre depuis l'âge de 8 ans, grâce aux Sabines" de Marcel AYME, lesquelles lui apprirent que se multiplier jusqu'à 65 000 était absurde, se dédoubler suffisait. Elle s'en tient donc à sa double appartenance ! Science et Lettres !
Bibliographie
Les feux du large Prix Drakkar nouvelles Gallimard 1975
Chambres avec vue sur le passé nouvelles Gallimard 1978
Prix Goncourt de la Nouvelle
Pas d’autres intempéries que la solitude nouvelles Gallimard 1980
…Perdre le souffle nouvelles Gallimard 1982
Un soir, j’inventerai le soir nouvelles Actes
Sud 1983
Plaisirs amers roman Actes Sud 1984
L’Hiver de beauté roman Folio n°2181 Gallimard 1987
Et il ventait devant ma porte nouvelles Gallimard 1989
Giocoso, ma non… nouvelles Presses de la Renaissance 1990
Le Boudou récit Grasset 1991
Les Ports du silence roman Grasset 1992
Bonjour, gens heureux nouvelles Julliard
l’Atelier 1993
Prix de la Nouvelle de la SGDL
La Rage au bois dormant roman Poche n° 14423 Grasset 1995
Les Petits bonheurs d’Héloïse roman Grasset 1996
Ailleurs, sous un ciel pale roman Castor
Astral 1997
Petit traité de mauvaises manières roman Grasset 1998
La Petite sorcière de l’hôpital nouvelles Le Verger 1999
L’Homme de cendres roman Grasset 2001
Attention, chaud devant nouvelles Transbordeurs 2007
Neuvième jour Rhubarbe 2010
*
SILVIA BARON SUPERVIELLE
Silvia Baron-Supervielle,
née à Buenos-Aires en 1934, vit à Paris depuis 1961. Débutant sa carrière
littéraire en espagnol, sa langue natale, elle finit par choisir (après une
longue période de silence, de poursuivre son œuvre en français. Comme l’indique
le titre de l’un de ses récits, elle explore les « frontières ». Elle
se penche sur les passages mystérieux entre passé et présent, entre soi et
Dieu, entre enracinement et exil, entre le Nouveau Monde et l’Europe, entre les
phénomènes du monde naturel et ce qu’elle appelle (citant Reverdy) « le réel absent ».
Que Silvia Baron-Supervielle s’exprime
en prose ou en poésie, il s’agit d’une
écriture, d’une quête spirituelle de la plus haute exigence.
John Taylor
« Les souvenirs sont des événements
du présent. Ils m’arrivent à mesure que les nuages se fissurent sur les tours
de l’Hôtel de Ville. Une péniche se gare contre la berge à hauteur de la
guérite. Cela est inhabituel, comme l’est aussi le fait que les passagers sur
le quai soient des enfants ; ils n’embarquent pas sur la péniche, mais se
penchent sur elle en attendant le bateau-bus. Soudain la pluie fustige les
vitres, le fleuve est harcelé par des milliers de chevrotines, les enfants
courent s’abriter sous la guérite. […] Des lieux, des événements fugitifs,
comme si dans ces lieux, lors de ces événements, je n’avais été qu’un témoin. J’entrevois
les séquences ; je cherche l’histoire qui me relierait, mais je ne saisis
que ces fragments[…] Est-ce ma mère qui tira vers elle le fil de l’histoire en
me quittant ?Se trouverait-elle près de moi, je pourrais peut-être la
reconstruire :un fil entier brillerait sur la table. Je pourrais, aujourd’hui,
le suivre d’un bout à l’autre sans mélanger les dates, sans oublier un visage,
un fait, sans omettre les circonstances qui déterminent son parcours. Or,
balbutiantes, les séquences défilent selon les nuages, selon les éclats du
soleil ou de la pluie, selon la surprise des mots. »
Silvia Baron-Supervielle La ligne et l’ombre, Le Seuil,1999
Bibliographie
La
Distance de sable poésie Granit 1983
Lectures
du vent poésie José
Corti 1988
L’or
de l’incertitude prose José
Corti 1990
L’eau
étrangère poésie José
Corti 1993
Le
Livre du retour prose José Corti 1993
La
Frontière prose José Corti 1995
Nouvelles
cantates prose José
Corti 1995
Après
le pas poésie Arfuyen 1997
La
ligne et l’ombre prose Le
Seuil 1999
CATHIE BARREAU
Née en Vendée en 1957,
Cathie Barreau a créé et dirigé la
Maison Gueffier à La Roche-sur-Yon durant 14 ans. Tout en animant de nombreux
ateliers d’écriture, notamment en milieu pénitentiaire, elle a participé à la
création d’un diplôme de formation universitaire à l’animation d’ateliers d’écriture
à l’Université de Rennes. Aujourd’hui elle organise des formations et des
événements autour de la littérature contemporaine et elle est chargée de la
mise en place de la future Maison Julien Gracq à Saint-Florent-le-Vieil.
Les lecteurs d’Harfang
ont pu apprécier son écriture sobre et poétique dans le numéro 36.
Bibliographie
Trois jardins Laurence Teper 2006
Journal secret de Natalia Gontcharova Laurence Teper 2006
Visites aux vivants Prix Marguerite Audoux Laurence Teper 2007
Écoute s’il neige Laurence Teper 2009
Les premières choses mais les oiseaux Laurence Teper 2009
Refuge sacré publie.net 2012
*
FRANZ BARTELT
Né en 1949, Franz Bartelt vit dans les Ardennes. Jusqu’en 1984, il a
travaillé en usine. Depuis, il se consacre entièrement à l’écriture au rythme d’un
ou deux volumes par an, sans compter les pièces de théâtre pour France-Culture.
Il a reçu la Bourse Goncourt de la Nouvelle 2006 pour son recueil Le Bar
des habitudes.
Bibliographie (extraits)
La chasse au grand singe Gallimard 1996
Le costume Gallimard 1998
Les bottes rouges Gallimard 2000
Le Grand Bercail Gallimard 2002
Charges comprises Gallimard 2004
Le jardin du bossu Gallimard 2004
Le bar des habitudes Nouvelles Gallimard 2005
Bourse Goncourt de la Nouvelle 2006
Chaos de famille Roman Gallimard 2006
Pleut-il ? Nouvelles Gallimard 2007
*
XAVIER BAZOT
Né en 1955, Xavier Bazot s’inspire de son propre vécu
pour écrire des nouvelles et des romans qui ne peuvent laisser aucun lecteur
indifférent. Qu’il se penche sur ses souvenirs d’enfance dans la pâtisserie
familiale, qu’il examine la sexualité des adolescents ou qu’il fasse le deuil d’un
enfant mort, son écriture s’enracine
dans une souffrance intime. Son œuvre ne peut cependant être qualifiée d’« autofictionnelle »,
tant l’écriture elle-même -le travail de la langue- y joue un rôle fondamental.
On pourrait rapprocher ce souci du style qui habite Xavier Bazot de celui de
Ingeborg Bachmann, pour qui la littérature, fuyant la « langue vulgaire » du quotidien, se doit d’être en route vers une langue idéale,
une « utopie de la langue »
.
John Taylor
Xavier Bazot, « Personnages du cirque »,
Chronique du cirque dans le
désert, Le Serpent à plumes, 1995
Bibliographie
Tableau de la passion (Roman) POL 1990
Chronique du cirque dans le désert (Nouvelles) Serpent à plumes 1995Un fraisier pour dimanche (Roman) Serpent à plumes 1996
Stabat mater (Roman) Serpent à plumes 1999
*
ALBERT BENSOUSSAN
Né en 1935 à Alger où il passe sa
jeunesse, Albert Bensoussan débute
sa carrière de professeur (agrégé d’espagnol) au lycée Bugeaud. Puis de 1963 à
1995, il mène une carrière universitaire à Paris et Rennes.
Parallèlement, il commence à publier des
récits — tout à la fois variations sur le thème de l’exil et chroniques
souriantes de l’Algérie de son enfance— qui mêlent la fiction à l’autobiographie.Mais l’essentiel de son travail est de « passer » les textes des grands écrivains d’Espagne et d’Amérique latine : plus de cent traductions à ce jour pour faire connaître au public français A. Bryce Echenique, G. Cabrera Infante, J. Donoso, J.- C. Onetti, M. Puig, Z. Valdés et surtout M. Vargas Llosa. Il vient de publier un « essai libre sur la traduction » J’avoue que j’ai trahi (L’Harmattan, 2005) où il dresse une sorte de bilan de son expérience en ce domaine.
Bibliographie
(extraits)
Les bagnoulis Mer. de France 1965
La Brehaigne Denoël 1974
Le Filipou, contes de la sixième heure L’Harmattan 1994
L’œil de la Sultane (nouvelles) L’Harmattan 1996
L’échelle algérienne (nouvelles) L’Harmattan 2001
Pour une poignée de dattes (nouvelles) M. Nadeau 2001
Traductions
Guillermo Cabrera Trois tristes tigres
Zoé Valdes Miracle à Miami
Louves de mer
Mario Vargas Llosa La tante Julia et le scribouillard
La fête au bouc
Le paradis - un peu plus loin
*
Tout en dressant le portrait de ces ancêtres, l’écrivain
examine les universaux (d’ordre social, voire ontologique) qui ont réglé le
monde rural depuis des siècles (jusqu’à la cassure apportée par la modernité).
Empreints de gravité émotionnelle et animés par un
constant souci d’explorer les fondements de l’existence –questionnement qui
incite l’auteur à explorer la fatalité, l’hérédité, le rapport de l’homme à ses
origines et à la nature-, les récits de Pierre Bergounioux
forent profond dans la France profonde.
John TAYLOR
"Je suis de Brive. Si j'avais mis longtemps à concevoir qu'on puisse naître ailleurs, vivre autrement, ce fut par la force des choses. Une
officieuse main y avait travaillé dès l’âge permo-carbonifère, tandis que nous
étions encore dans les limbes, à attendre..."
Bibliographie
Catherine Gallimard, 1984
Ce pas et le suivant Gallimard, 1985
La Bête faramineuse Gallimard, 1987
L’arbre sur la rivière Gallimard, 1988
C’était nous Gallimard, 1988
La mue Gallimard, 1991
L’Orphelin Gallimard, 1992
La maison des origines Verdier, 1992
Le Grand Sylvain Verdier, 1993
La Toussaint Gallimard, 1994
La casse Fata Morgana, 1994
D’abord, nous sommes au monde Le Laquet, 1994
Miette Gallimard, 1996
Le bois du chapitre Th. Balmoral, 1996
Le Chevron Verdier, 1996
La mort de Brune Gallimard, 1996
Haute Tension W. Blake & Co, 1996
L’empreinte Laquet/Jaunaud, 1997
La Ligne Verdier, 1997
*
MAÏSSA BEY
Après des études de lettres françaises, Maïssa Bey a longtemps enseigné avant d’être
conseillère pédagogique à l’ouest de l’Algérie où elle réside.
Elle écrit depuis toujours et a publié son premier
roman en 1996, puis de nombreuses nouvelles dans des recueils collectifs :
Dire
le monde (Librio), Étoiles d’encre (édition Chèvre
Feuille étoilée), Algérie : 2000 ans d’histoire (Seghers), Une enfance d’outremer (Le
Seuil), Ma langue est mon territoire (Folie d’encre). Elle a également
écrit pour le théâtre : La plume et le couteau (mise en
scène et adaptation par la compagnie de l’Œil du Tigre au Théâtre National de
REIMS) et Eclats de silence (mise en scène et adaptation par la compagnie
“ Théâtr’elles ” de Montpellier).
Dans ses textes souvent poétiques, elle privilégie la
parole des femmes algériennes et dénonce toutes les formes de violence.
« Je lisais tout le temps… J’allais dans
une petite bibliothèque de quartier. J’y revenais tous les jours. Il fallait m’arracher
les livres…
Je pense que tout lecteur est aussi auteur,
parce que dans sa tête , il invente des mondes lui aussi…
Je me disais qu’un jour, je passerais de
l’autre côté de la page…
Et parfois vient le moment du passage à
l’écriture. Ça se fait presque naturellement, à force de fréquenter les livres.
J’ai commencé
à écrire très jeune. »
Maïssa Bey, Entretien
avec Cécile Ouhmani, Encres
vagabondes N°26, 2002
Bibliographie
Au
commencement était la mer Roman Marsa
1996
Nouvelles
d’Algérie Nouvelles Grasset 1998(Grand Prix de la nouvelle de la S.G.D.L.)
À contre-silence Entretiens Paroles d’Aube 1999
Cette fille-là Roman Ed. de l’Aube 2001
(Prix Marguerite Audoux)
Entendez-vous dans les montagnes Récit Ed. de l’Aube 2002
*
FRANçOIS BON
Parallèlement il anime de nombreux ateliers d’écriture auprès de publics en difficulté sociale, en milieu carcéral et aussi en milieu scolaire et universitaire. Ces expériences seront le matériau de son ouvrage Tous les mots sont adultes (Fayard, 2005)
Dès 1997, il crée l’un des premiers sites web consacré à la littérature : remue.net, puis tiers livre.net. , persuadé qu’il s’agit là d’un lieu « privilégié de friction du langage et du monde ».
Vit et travaille actuellement à Québec (Québec) et se consacre au développement d’une expérience d’édition numérique de textes contemporains, publie.net.
Bibliographie
Décor ciment roman Minuit 1986
Le Crime de Buzon roman Minuit 1988
La Folie Rabelais essai Minuit 1990
Calvaire des chiens roman Minuit 1990
L’Enterrement récit Verdier 1991
Temps machine récit Verdier 1992
Dans la ville invisible roman Gallimard Jeunesse 1993
Un fait divers roman Minuit 1994
C’était toute une vie récit Verdier 1995
Parking Minuit 1996
30, rue de la Poste roman Seuil Jeunesse 1996
Impatience Minuit 1998
Autoroute roman Seuil Jeunesse 1998
Dehors est la ville essai sur E. Hopper Flohic 1998
Tous les mots sont adultes essai Fayard 2000
Paysage fer récit Verdier 2000
Pour Koltès essai Solitaires Intempestifs 2000
Mécanique récit Verdier 2001
Quatre avec le mort théâtre Verdier 2002
Rolling Stones, une biographie Fayard 2002
Quoi faire de son chien mort théâtre Solitaires intempestifs 2004
Daewoo roman Fayard 2004
Billancourt, sur des photos d’A. Stéphani Cercle d’art 2004
Petit Palais, sur des photos d’A. Stéphani Cercle d’art 2005
Tumulte roman Fayard 2006
Bob Dylan, une biographie Albin Michel 2007
Rock’n roll, un portrait de Led Zeppelin AlbinMichel 2008
L’incendie du Hilton roman Albin Michel 2009
*
PIERRE BORDAGE
Né
en Vendée en 1955, Pierre Bordage
vit aujourd’hui en région nantaise. Après des études de lettres, quelques
années de karaté et de basket, divers métiers comme libraire ou journaliste, il
entre en littérature en publiant des romans de Science-Fiction. Depuis 1992,
les cycles -de Rohel le Conquérant,
de Wang,
des Griots célestes, de l’Enjomineur
et les trilogies des Prophéties ou des Guerriers
du Silence se succèdent. Á chaque nouvelle publication,
il reçoit la double reconnaissance d’un public toujours plus nombreux et de ses
pairs en glanant des prix toujours plus prestigieux :Prix Tour Eiffel de
la SF en 1998 pour Wang, Prix Paul Féval en 1999
pour les Fables de l’Humpur, Prix Bob Morane 2002
pour L’évangile du serpent…
En
2004, il publie son premier recueil de nouvelles Nouvelle VieTM
Bibliographie
Wang L’Atalante 1997
Abzalon L’Atalante 1998
L’Enjomineur (T 1, 2, 3) L’Atalante 2004
L’évangile du serpent Le Diable Vauvert 2002
L’ange de l’Abîme Le Diable Vauvert 2003
NouvelleVieTM (nouvelles) L’Atalante 2004
Les Chemins de Damas Le Diable Vauvert 2005
Porteurs d’âmes Le Diable Vauvert 2007
La Fraternité du Panca, Tome 1 L’Atalante 2007
François Braud et La Loupiote
Deux collections accordent une grande place à la
nouvelle. D’abord « Zèbres »
sur un concept original qui associe un auteur connu et un auteur à découvrir.
Puis « Tamanoir » publiant
des romans ou des recueils de nouvelles qui ont déjà attiré l’attention des
spécialistes.
Enfin, François Braud,
quand l’édition lui laisse encore quelque temps libre, ne néglige pas de
tremper sa plume dans l’encre noire, pour son plus grand plaisir et celui des
lecteurs.
Joël Glaziou
« Longtemps considéré comme de la
sous-littérature, le noir est aujourd’hui reconnu… C’est une littérature du
désespoir. Les auteurs sont des écorchés vifs. Mais avancez… vous verrez, ils
rient…»
François Braud, Harfang N°14
Bibliographie
(Extraits du catalogue)
Collection « Zèbres »
N° 1 : Pouy
(L’ABC du métier) Congiu (Théo, tueur de chats)
N° 2 : Raynal (Un ornithorynque dans le tiroir) Bianco (Ouvrage d’homme)N° 3 : Jonquet (La Bataille des Buttes-Chaumont) Mizio (Un quart d’heure, pas plus)
N° 4 : Thiébaut (Rock and vérole) Delbrouck (Aventures à petit budget)
N° 5 : Prudon (Il fait plus beau dehors que la nuit) Leydier (Sacrifice),
N° 6 : Oppel (Brouillard au pont de Tolbiac) Ménard (Un problème avec les dates)
N° 7 : Villard (Rosario) Gatinet (Vachette’s blues)
N° 8 : Granotier (Cette fille est dangereuse) Camus (Drôles d’oiseaux)
Collection « Tamanoir »
N° 1 : Le Jour
de l’urubu de Jean-Bernard Pouy (nouvelles)
N° 2 : La Santé
par les plantes de
Francis Mizio (roman)N° 3 : Ça y est, j’ai craqué de Pascal Dessaint (nouvelles)
N° 4 : Noires américaines de Michel Leydier (nouvelles) *
N° 5 : Un Tigre chaque matin de Jean-Hugues Oppel (nouvelles)
N° 6 : Le Pape de l’art pauvre de Francis Mizio (nouvelles) *
N° 7 : L’Un seul d’Olivier Thiébaut (illustrées par M. Lenglet)
N° 8 : Métastade de Thierry Gatinet (roman).
Éditions de La Loupiote
Le Moulin du Vigneau 85 000
Mouilleron le captif tél & fax: 02 51 47 37 54
*
DINO BUZZATI
Né en Vénitie en 1906, il devient journaliste au
célèbre Corriere della Sierra. Envoyé
spécial au Moyen-Orient dès 1933, puis en Ethiopie en 1935, il est correspondant
de guerre en 1939-1945. Il poursuivra son activité journalistique toute sa vie,
tout en consacrant ses loisirs à la peinture.
Parallèlement, dès 1933, commence sa carrière
littéraire avec une trentaine d’ouvrages : romans, pièces de théâtre, essais et
bien sûr nouvelles...
Il est sûrement le nouvelliste italien le plus connu
en France, notamment en milieu scolaire, grâce au succès de ses nouvelles
fantastiques.
« Buzzati est un auteur de
nouvelles fantastiques qui pratiqua du journalisme.
« Nouvelle »,
« fantastique », « journalisme » sont les trois mots
importants qui permettent de définir sa relation à la réalité, la distance qu’il
prend par rapport aux événements. »
Véronique ANGLARD, 1990
Bibliographie
(recueils de nouvelles)
Les
sept messagers 1942 10/18 N° 1519
Panique
à la Scala 1949 L. de Poche N° 6874L’écroulement de la Baliverna 1954 Folio N° 1027
Nous sommes au regret de... 1960 Points Seuil N° 557
Le K 1966 Press PocketN° 3641
La boutique du mystère 1968
Les nuits difficiles 1971 L. de Poche N°4172
Le rêve de l’escalier 1971 L. de Poche N°3119
Les mystères d’Italie 1978 L. de Poche N°5901
*
JEAN CAGNARD
Je suis né à Colombelles, dans le Calvados, en 1955,
pas loin de la mer, tout près de la métallurgie. À un moment donné, il a fallu
grandir d’une autre manière et c’est là qu’interviennent ces dix années
mouvementées (petits boulots, petits toits sur la tête…) consacrées sans le
savoir à chercher l’orifice de l’écriture.
Depuis,
je me suis stabilisé entre deux densités, la maçonnerie, les chantiers, et un
autre jeu de doigts, plus léger, le cerf-volant du premier, voyez.
Cela
me prend à la rencontre des épaules, comme des vagues d’étraves construites par
l’effort physique (pelle, truelle, pelle…) , partant de l’articulation des
bras, vers la colonne vertébrale, où deux monticules se rejoignent - des
muscles ?
Ensuite,
lorsque j’écris, je m’envole.
Jean Cagnard, 131
nouvellistes contemporains, Manya, 1993
Bibliographie
L’hémisphère
d’en face (Nouvelles) L’âge d’homme
(Prix Prométhée) 1990
Le
funambule approximatif (Roman) Presses
de la Renaissance 1992L’arête centrale du caillou (Poésie) Unimuse (Prix Casterman) 1996
Un cerf-Volant sur l’avant-bras (Théâtre) Comp’act 1999
L’homme, l’homme et l’homme (Théâtre) Deleatur 2001
« Jean
Cagnard écrit avec sa vie, sa vibration, il ne fait pas seulement de la
littérature. L’invention de personnages, de situations hors de la norme, n’obéissant
pas à la logique ordinaire, est mêlée à un humour parfois grinçant, parfois
pataphysique. Cette irruption d’un monde singulier et fort est dûe à
une écriture très personnelle, avec des bonheurs, des trouvailles de langage,
qui ne sacrifient pas cependant à la nécessité de dire ce qu’il y a à dire. Il
arrive même que l’on soit plongé dans une langue nouvelle. »
Michel
HOST
JEAN-PIERRE CANNET
Né à Quimper en 1955, Jean-Pierre Cannet partage aujourd’hui sa vie entre la région parisienne et une petite
maison où il aime écrire, près de Vézelay.
Son style, poétique et acéré, s’exprime
dans tous les genres : nouvelle, roman, poésie et aujourd’hui théâtre. Pour
lui, l’écriture ne connaît ni genre ni frontière. Comme le notait déjà Cl. Pujade-Renaud dans sa préface à La lune chauve :"Il casse les
configurations habituelles, celles des institutions comme celles de la
narration". Dans ses textes, le réel est chargé de fantastique, comme
un ciel d’orage est chargé d’électricité : "les
mots se concassent et se fracassent, font exploser des étincelles d’images".
Au fil des ouvrages, il a créé un univers inclassable où se côtoient hommes et animaux dans
une "barbarie allègre" et "une fraternité à la fois joyeuse et
troublante". Ses personnages, errants ou vagabonds, semblent passer en
quête de signes et de repères…
« Prendre les êtres aux mots. Et donner chair aux métaphores. "Un
cœur de pierre" dit-on, par exemple. Alors un vrai personnage, lui donc
avec son bout de roc…
Se
situer d’emblée hors du monde -rationnel, objectif-, n’en percevoir que l’agonie
lointaine, le roulis. Mais se ficher dans le cœur d’une vie. Et battre d’un
même sang »
Jean-Pierre Cannet, 131
nouvellistes contemporains, Manya, 1993
Bibliographie
La lune chauve Nouvelles Ed. de l’Aube / L’instant même 1991
Bris de guerre Nouvelles Dumerchez / L’instant même 1992Les vents coudés Roman Gallimard (Page Blanche) 1993
Gueules d’orage Nouvelles Ed. Marval / L’instant même 1994
Lettre par la fenêtre Poésie Dumerchez 1995
Résurgences Théâtre Alfil 1996
On aurait pu me croire vivant Alfil 1996
Simploque le Gitan Roman Julliard 1998
Des manteaux avec personne dedans Ed. Théâtrales 1999
Brise-Glaces Théâtre Le bruit des autres 2001
*
GEORGES OLIVIER CHÂTEAUREYNAUD
Né en 1947 à Paris, G.-O.
ChÂteaureynaud fait des études
classiques (Anglais en Sorbonne, ENSB…), puis exerce quantité de métiers plus
ou moins pittoresques (brocanteur ou bibliothécaire) avant de ne se consacrer
qu’à l’écriture. Il a présidé durant deux années la Société des Gens de Lettres
de France. Il est également membre, entre autres, du jury du prix Renaudot et
du Prix de la Renaissance de la Nouvelle.
Nouvelliste et
romancier, il est l’auteur d’une vingtaine d’ouvrages. Il a reçu le Prix Renaudot
en 1982 pour La Faculté des songes
et la Bourse Goncourt de la nouvelle en 2005 pour Singe savant tabassé par deux clowns.
Son dernier roman L’autre rive est en quelque sorte la
somme actuelle de son œuvre puisque les thèmes, les lieux, les personnages
trouvent leur origine dans les nombreuses nouvelles qui l’ont précédé.
Bibliographie (recueils de
nouvelles)
Nouvelles 1972-1988 Julliard 1993
Le Héros blessé au bras Grasset / Babel 1987
Le kiosque et le tilleul Julliard / Babel 1993
Les Ormeaux Ed. du Rocher 1996
Le Jardin dans l’île Presses de la Renaissance/Zulma Poche 1998
Le Goût de l’ombre Actes Sud 1999
Civils de plomb Ed. du Rocher 2002
Les Amants sous verre Le Verger Editeur 2002
Singe savant tabassé par deux clowns
Bourse Goncourt de la nouvelle 2005, Grasset/Livre de Poche 2005
Le Verger et autres nouvelles Hachette Biblio Collège 2005
Mécomptes cruels Ed. Rhubarbe 2006
Les Intermittences d’Icare Ed. du Chemin de fer 2006
Romans
La Faculté des songes (Prix Renaudot) Grasset 1982Le congrès de fantomologie Grasset 1985
Le Démon à la crécelle, Grasset/Livre de Poche 1999
Au fond du paradis, Grasset/Livre de poche 2003
L’Autre rive Grasset 2007
« Au
roman tout fait ventre, à la nouvelle tout fait bosse.[…]Un roman, c’est un
bâtiment imposant, parfois même un gratte-ciel. Il y faut des fondations, des
dégagements, des accès, des ascenseurs, un parking, des colonnes sèches, et d’énormes
quantités de matériaux, et du temps, en principe beaucoup de temps, un an, deux
ans, cinq ans... La nouvelle, c’est une cabane de branchages, on ne s’aperçoit
pas qu’on la bâtit, ça prend quelques jours ou quelques semaines. Un roman, au
contraire, vous le sentez passer : il vous vole un grand pan de votre vie. »
Georges Olivier ChÂteaureynaud,
in Harfang n°31, 2007
*
NOËLLE CHÂTELET
Parallèlement à une brillante carrière universitaire,
Noëlle CHÂTELET a été comédienne
avant de devenir écrivain.
Deux recueils de nouvelles : Histoires de Bouches
(Bourse Goncourt de la Nouvelle 1987) et A contre sens, ont inauguré sa
carrière littéraire. Depuis, à travers essais et romans, elle continue sa
réflexion sur les rapports des hommes et des femmes à leur corps, qu’il s’agisse
de l’alimentation, de la chirurgie esthétique, de la sexualité, de la
vieillesse, de la mort…
Ainsi dans un style sobre et avec beaucoup de
sensibilité, La dernière leçon (Prix Renaudot des Lycéens en 2004) fait le
récit de la mort « choisie » par sa propre mère.
Plusieurs de ses romans ont été
adaptés au théâtre et à la télévision, dont La Femme coquelicot,
prévue pour 2006.
Bibliographie
Histoires de bouches nouvelles Merc. de Fr. 1986
Bourse Goncourt de la Nouvelle 1987
À contre sens nouvelles Merc. de Fr. 1989
La courte échelle roman Gallimard 1991
Trompe-l’œil essai Le Seuil 1993
La Dame en bleu roman Stock 1996
La Femme coquelicot roman Stock 1997
La Petite aux tournesols roman Stock 1999
La Tête en bas roman Le Seuil 2002
La dernière leçon récit Le Seuil 2004
*
CHARLES-ALBERT CINGRIA
(1883-1954)
Ignoré des professeurs, Charles-Albert Cingria demeure pour un nombre toujours
croissant d’écrivains l’une des voix les plus originales et tonifiantes de la
littérature française du vingtième siècle. Auteur d’une œuvre abondante et
étonnamment diversifiée, cet écrivain suisse s’intéressait à tout. Autodidacte
passionné, il a consacré des essais érudits à des sujets aussi divers que le
rythme des neumes, les troubadours, la musique médiévale, Pétrarque et Nothker le Bègue. Mais c’est surtout en tant que styliste
exubérant et néanmoins extrêmement précis que Cingria
a forgé une œuvre imposante et inclassable. Il passait sans cesse entre la
jubilation spirituelle et l’attendrissement sur les plus petites choses de la
vie quotidienne, comme par exemple ce chat à la truffe « tatouée de
macadam ». Ses textes brefs -genre dans lequel il excellait- constituent
un véritable « labyrinthe harmonique » et contiennent des pages parmi
les plus drôles et revigorantes de la prose française.
John Taylor
Bibliographie
Bois sec, bois vert Gallimard (L’Imaginaire) 1948
La fourmi rouge et autres textes L’Age
d’Homme 1978Florides helvètes et autres textes L’Age d’Homme 1983
Portraits L’Age d’Homme 1994
Lettre au vérificateur des eaux Éditions de la Différence 1995
Petites feuilles L’Age d’Homme 1997
Les Autobiographies de Brunon Pomposo L’Age d’Homme 1997
*
PHILIPPE CLAUDEL
Si chaque ouvrage est pour
lui l’occasion d’observer au microscope les petites mécaniques de la vie
et de la mort, d’analyser avec réalisme les comportements humains, de disséquer
les âmes grises qui ne sont jamais ni toutes blanches ni toutes noires…
la forme et le style de chaque nouvel ouvrage différent cependant des
précédents.
Cette capacité à lier l’unité
et la diversité, le sublime et le grotesque, le grave et le léger, le réalisme
et le fantastique fait de Philippe Claudel
un véritable auteur qui ne risque pas de se répéter et de fatiguer le lecteur…
« La mort est la chose qui me révolte le plus au monde. Je n’arrive pas
du tout à m’y faire, à accepter la mort de ceux que j’aime. Alors dans mes
livres, je n’arrête pas de percer la petite poupée de la mort avec mes
aiguilles. Même si je sais que ça ne sert à rien. Il y en a qui, pour se
rassurer, pour oublier, jouent au foot, d’autres qui picolent, d’autres qui
écrivent des romans et, au fond, c’est exactement la même chose. Moi, j’écris
pour tromper la mort. »
Propos de Philippe Claudel,
recueillis par J. Roze, Page, Juin
2003
Bibliographie
Meuse, l’oubli Roman Balland 1999
Quelques-uns des cent regrets Roman Balland 2000J’abandonne Roman Balland 2000
Le bruit des trousseaux Récit Stock 2002
Les petites mécaniques Nouvelles Mercure de Fr. 2003
Les âmes grises Roman Stock 2003
*
MARCEL COHEN
Marcel Cohen a écrit des
romans et un remarquable livre d’entretiens avec le poète Edmond Jabès, mais
son originalité s’est particulièrement imposée dès le premier volume d’une
suite de cinq recueils de proses courtes. Miroirs, Je ne sais pas le nom, Le
Grand Paon-de-Nuit, Assassinat d’une garde et Faits
sont composés d’une grande variété de formes narratives. On y trouve la
nouvelle, le poème en prose, la fable, le fait divers, l’aphorisme, le dialogue
et surtout diverses "esquisses" invitant à la réflexion. Mais il ne s’agit
nullement d’exercices de style ou de jeux d’esprit dans ces textes troublants
où cristallise tant de subtilité psychologique, sans qu’en soient exclus
parfois quelques traits d’humour noir. Derrière son style si concis et aiguisé
se dressent les spectres de la Shoah, la misère des populations abandonnées, l’inhumanité
de notre technologie incontrôlable et les difficultés d’aimer.
John Taylor
Marcel Cohen, Faits,
Gallimard, 2002
Bibliographie
Galpa (rééd. M. Chandeigne, 1993) Le Seuil 1969
Malestroit, chroniques du silence E.F.R. 1973
Voyage à Waïtzata E.F.R. 1976
Murs E.F.R. 1979
Du désert au livre, entretiens avec Edmond Jabès Belfond 1981
Miroirs Gallimard 1981
Je ne sais pas le nom Gallimard 1986
Le Grand Paon-de-Nuit Gallimard 1990
Assassinat d’un garde Gallimard 1998
Faits Gallimard 2002
*
MARIE COSNAY
Marie Cosnay
est née à Bayonne en 1965. Professeur de lettres classiques, elle vit et
travaille au pays basque.
Parallèlement à son travail de traductrice de textes
antiques, elle construit depuis une dizaine d’années, de livre en livre, une
œuvre forte et originale où l’histoire personnelle et familiale se mêle à
l’Histoire du XXe siècle et aux mythes de l’antiquité.
Bibliographie
Que
s’est-il passé ? Cheyne 2003
Adèle,
la scène perdue Cheyne 2005Villa Chagrin Verdier 2006
Déplacements Laurence Teper 2007
Le chemin des amoureux Le Bruit des autres 2007
André des ombres Laurence Teper 2008
Les temps filiaux L’atelier In-8 2008
Trois meurtres Cheyne 2008
Noces de Mantoue Laurence Teper 2009
Entre chagrin et néant Laurence Teper 2009
DIDIER DAENINCKX
De Saint-Denis où il est né en 1949 à Aubervilliers où il habite
aujourd’hui : un même lieu, la banlieue « où la violence s’exerce sur les corps et les décors ».
De son grand-père paternel déserteur en 1917, condamné à 5 ans de
travaux forcés en 1919 à son grand-père maternel, maire communiste de
Stains : une même lutte contre un état de fait auquel certains voudraient
réduire la vie.
Des 10 ans passés dans l’imprimerie aux années de journalisme : un
même goût de l’écrit et du fait vrai.
D’abord reconnu comme auteur de « polars », de Meurtres pour mémoire (1983) à Lumière noire (1987) dans la collection de la Série Noire de Gallimard, il passe du
roman policier « dont l’objet se
situe avant la première page » au roman noir « roman de la ville et des corps en souffrance ».
Ensuite et en moins de quinze ans, plus de 20 romans et recueils de
nouvelles traquent les zones d’ombre de l’actualité (dans Zapping à propos de la
télévision) et de l’Histoire du XX siècle (dans Cannibale et Le Retour d’Ataï à propos de l’Exposition Coloniale de 1931 et de la situation en
Nouvelle-Calédonie).
Didier Daeninckx est un de ces écrivains lutteurs
qui dénoncent le conformisme ambiant et un de ces écrivains guetteurs qui réveillent les consciences endormies.
« Didier
Daeninckx n’écrit pas. Il combat.
On connaît ses cibles : la barbarie, l’indifférence, la lâcheté, l’oubli.
On connaît aussi ses armes : une énigme, un suspense, un flic
peut-être… »
Patrice Claude, Le
Monde, 1 Septembre 2002
Bibliographie
(extraits)
Play-back Nouvelles L’instant / Folio N° 2635 1986
Non-lieux Nouvelles L’instant 1989Le facteur fatal Nouvelles Denoël / Folio N° 2326 1990
Zapping Nouvelles Denoël / Folio N° 2258 1992
Hors Limites Nouvelles Julliard / Press Pocket N° 3313 1992
Main courante Nouvelles Verdier 1994
En marge Nouvelles Verdier 1994
Cannibale Récit Verdier 1998
Le retour d’Ataï Récit Verdier 2002
*
MERCEDES DEAMBROSIS
Née
à Madrid, Mercedes Deambrosis a
vécu au Portugal et en France avant de s’installer à Paris.
Avec
cinq romans et un recueil de nouvelles, La promenade des délices,
M. Deambrosis a su imposer son
style et créer un monde où les personnages se livrent au jeu cruel de
« l’être » et de « l’avoir », où derrière l’apparence
tranquille de la vie quotidienne se trament les petits drames individuels et
les grands drames de l’Histoire (comme le montrait la nouvelle publiée dans
Harfang N° 25).
Bibliographie
Milagrosa Dire éditions 1999 Buchet-Chastel 2004
Un après midi chez Rock Hudson Buchet-Chastel 2001Suite et fin au Grand Condé Buchet-Chastel 2002
La promenade des délices (nouvelles) Buchet-Chastel 2004
La plieuse de parachutes Buchet-Chastel 2006
Candeleria ne viendra pas Le Chemin de fer 2008
Rien de bien grave Le Chemin de fer 2009
Juste pour le plaisir Buchet-Chastel 2009
De naissance Éditions du Moteur 2010
Les romans de Florence Delay
(née en 1941) mêlent des aperçus intimes à des digressions fictives, des
imitations savantes à des recherches érudites et jubilantes qui tonifient
autant qu’elles instruisent le lecteur. « J’appelle
Ancien ce qui me donne le souffle et Moderne ce qui me le coupe »,
aime-t-elle répéter ; et son œuvre romanesque se déploie entre ces deux
pôles littéraires tout en les réconciliant, dans la bonne humeur. Florence Delay peut partir sur les traces d’un
poète oublié (tel Étienne Jodelle
dans L’insuccès
de la fête), relire avec enthousiasme un écrivain incompris (comme G. de Nerval, dans Dit Nerval), et relier
ses découvertes par d’inattendus rapprochements à sa propre vie. Cette
admiratrice de Gertrude Stein et
de Ramón Gómez de la Serna n’est
nullement indifférente aux acquis formels du modernisme ; le hasard et l’imprévu
peuvent fortement déterminer le déroulement de ses récits. C’est pourquoi ses
livres sont autant stimulants que réjouissants, aussi légers et ludiques que
secrètement graves. Chacun d’eux offre une « course » -mot qu’elle
affectionne- pour retrouver la vérité disparue et le bonheur fugitif.
John Taylor
« (…°)
Le lycée, son ordre clair et laïque, dissipa le brouillard. Je lus
passionnément Dostoïevski, Flaubert. De Nerval, j’appris même par cœur le
sonnet des Chimères qu’on étudiait
en classe et lus la Fille du Feu qui
plaisait tant à mon père. Elle provoqua un mauvais rêve que je notai au réveil
pour me rendre intéressante (un bowling de lunes, place de la Concorde). Mais
je n’allai pas plus avant. Toujours à cause de ce qui s’était passé, un mois de
janvier, rue de la Vieille-Lanterne. À cause de la cage accrochée au mur où
croassait le corbeau auquel Gérard rendait régulièrement visite les derniers
temps. À cause de la nuit, du froid. J’aurai mis autant d’années qu’il vécut à
dénouer le nœud de cette corde. »
Florence Delay, Dit Nerval, Gallimard, 1999
Bibliographie
Minuit sur les jeux Gallimard, 1973, Roman
Le aïe aïe de la corne de brume Gallimard, 1975 Roman
L’insuccès de la fête Gallimard, 1980 Roman
Riche et légère Gallimard, 1983 Roman
Course d’amour pendant le deuil Gallimard, 1986 Roman
Petites formes en prose après Edison Gallimard, 1995 Essai
Etxemendi Gallimard, 1990 Roman
Catalina Gallimard, 1994 Essai
Œillet rouge sur le sable Fourbis, 1998 Essai
La fin des temps ordinaires Gallimard, 1996 Roman
La séduction brève Gallimard, 1997 Essai
Dit Nerval Gallimard, 1999 Roman
*
PHILIPPE DELERM
Né à Auvers-sur-Oise en 1950, Philippe Delerm partage aujourd’hui sa vie entre
l’écriture et l’enseignement, quelque part en Normandie.
Avec La première gorgée de bière et autres
plaisirs minuscules (Prix Grandgousier 1997 à Saumur et 300.000
exemplaires vendus en quelques mois !), l’auteur a rencontré un public qui
s’est immédiatement reconnu dans la succession de ces plaisirs éphémères, dans
cette collection d’instants de bonheur et de gestes qui ont la saveur des rites
perdus comme « aider à écosser les
petits pois », « mouiller ses espadrilles », « aller à la
plage »,« prendre un porto », « aller aux mûres ».
Mais il ne faut pas oublier que ce succès avait été
précédé d’une quinzaine d’ouvrages (romans, essais, nouvelles ou romans pour
enfants) qui étaient déjà une quête des instants de bonheur dans la lumière des
tableaux de Sundborn ou dans les
bulles légères et irisées qui s’envolent des aquarelles de Folon...
« J’ai toujours aimé écrire des
textes courts. Et j’ai réussi quelques romans... qui sont en fait des
successions de textes courts. Il y a une jubilation particulière à écrire des
textes de ce genre-là. Au départ, la forme m’est venue par un livre pour
enfants, C’est bien. J’avais écrit
des petits moments de la vie... ça commençait toujours par : « c’est
bien... de faire de la purée... de passer la frontière »... C’est une
manière de voir la vie de façon positive. »
Philippe DELERM, interrogé par la revue Brèves, 1998
Bibliographie
La
cinquième saison Roman Editions
du Rocher 1983
Le
bonheur. Tableaux et bavardages. Essai Editions
du Rocher 1985L’envol Nouvelle Editions du Rocher 1995
Sundborn ou les jours de lumière Roman Editions du Rocher 1996
La première gorgée de bière et autres...Nouvelles Gallimard L’arpenteur 1997
Les chemins nous inventent Textes Stock 1997
Il avait plu tout le dimanche Roman Mercure de France 1998
MICHELE DESBORDES
Née en Sologne, Michèle Desbordes a grandi à Orléans. À l’issue d’études littéraires, elle devient
conservateur de bibliothèque, d’abord dans les universités parisiennes, puis en
Guadeloupe en lecture publique. En 1994, elle revient à Orléans comme
directrice de la Bibliothèque Universitaire.
En quelques romans ou récits, L’habituée en 1996, puis La demande, plusieurs fois primé et Le commandement en 2001, elle a su créer un
monde et imposer un style personnel.
Toujours situées avec précision dans un
espace géographique et un temps historique, les histoires de Michèle Desbordes sont universelles ; elles s’ancrent dans l’intimité des corps et
des consciences ; elles avancent lentement dans le silence. Comme des
exilés en ce monde, les personnages - Léonard de Vinci face à la servante dans La demande ou la mère, le fils et l’enfant dans Le commandement- vivent dans l’attente
jusqu’à la mort.
Dans ses romans au souffle poétique, l’auteur
place aussi son lecteur dans une attente, lui permettant un instant d’entrevoir
la possibilité de dévoiler le secret et de transgresser l’interdit, pour enfin
lui laisser imaginer la part de non-dit, de silence qui habite tout être
humain.
« Comment
raconter le silence ? Si les récits de Michèle Desbordes réduisent au
maximum la part du dialogue, c’est pour envelopper de silence les paroles
prononcées par les personnages. […]
Qu’est-ce
qu’habiter le monde ? Habiter chez elle, c’est s’habituer. Et d’abord s’habituer
en silence, au silence. »
Jean-Yves Masson,
Le Préau des collines, N°6,
2001
Bibliographie
L’habituée Verdier 1996
La demande Verdier 1998Le commandement Gallimard 2001
Le lit de la mer Gallimard 2002
John Taylor
« Il fait nuit encore quand maman me
réveille. J’ai l’impression de ne m’être endormi qu’à l’instant. La veille,
dans l’attente de ce moment, l’impatience et l’anxiété m’ont longtemps tenu
écarté du sommeil bien sûr, mais, émergeant alors de l’inconscience, je me
demande où je suis, je ne sais pas quel jour nous sommes, seule une ivresse
dans l’air m’assure du bonheur. Je sens la caresse de maman sur ma joue, je
perçois dans son murmure le sourire qui suggère qu’elle anticipe le spectacle
de ma joie, je l’entends qui me souffle qu’il est l’heure, que nous partons ce
matin pour Saint-Bonnet, que nous devons bientôt nous rendre à la gare et
prendre la micheline. »
Patrick Drevet La Micheline, 1990
Bibliographie
Pour Geneviève. roman Gallimard 1978
Ses Gardiens des pierres roman Gallimard 1980
Le Lieu des passants roman Gallimard 1982
Le Gour des Abeilles récit Gallimard 1985
Le Visiteur de hasard roman Gallimard, 1987
Une chambre dans les bois roman Gallimard 1989
La Micheline Folio N°3114 récit Hatier 1990
Huit Petites Études sur le désir de voir essais Gallimard, 1991
L’Amour nomade roman Gallimard 1991
Le Rire de Mandrin roman Belfond 1993
Dieux obscurs roman Belfond 1994
Le Miroir aux Papillons récit Belfond 1995
Petites études sur le désir de voir essais Gallimard 1996
Le corps du monde roman Le Seuil 1997
Le Vœu d’écriture essais Gallimard 1998
Jean-Christophe DUCHON-DORIS
Dès la parution son premier recueil en 1991, Les
Ours polaires, il a montré des qualités évidentes pour la nouvelle. Il
se définit d’ailleurs lui-même non pas comme auteur de nouvelles, mais comme « auteur de recueils de
nouvelles ».
Maîtrisant la composition du recueil toujours organisé
autour d’une unité de forme, de thème et de style, il portera très haut cette
technique avec Les Lettres du baron, recueil qui lui vaudra la Bourse Goncourt
de la Nouvelle en 1994.
Cultivant également avec beaucoup de bonheur l’art de
la chute et même de la double chute, il revalorise cette tradition des
écrivains qui considèrent qu’une nouvelle « doit
être entièrement écrite en fonction de la chute ».
Privilégiant les sujets historiques (le Moyen-Âge dans
Les
Ours polaires, le XIXè dans Les Lettres du Baron), il est ce « jeune homme au talent éclatant qui
cintre l’Histoire au feu de son imagination » selon l’expression de
Jean Vautrin, mais il sait aussi
aborder les sujets scientifiques avec beaucoup d’érudition et d’humour dans son
roman L’Autre Singe.
Enfin refusant les étiquettes des genres et des modes,
il fait partie de ces jeunes écrivains nourris de bandes dessinées et de cinéma
qui peut pratiquer le mélange des genres et des styles, comme dans son dernier
roman Les nuits blanches du Chat Botté, qui tient à la fois du roman
de cape et d’épée, de l’enquête policière et du jeu littéraire…
Joël Glaziou
« L’Histoire alors n’était bâtie
que de débris de phrases, de souvenirs confus, de dérapages de la mémoire. Les
récits s’étoffaient de mots volés dans les phrases des autres. Les gros livres
reliés de cuir où il eût fallu puiser les dates des batailles, les manuscrits
jaunis desquels il eût fallu tirer la concordance des personnages, les bibles
couvertes de toiles d’araignées […] Aussi ne vous étonnez pas si les dates se
mélangent, si les événements s’entrecroisent… »
J-C. Duchon
Doris, Les Ours polaires,
1991, Seghers.
Bibliographie
Les ours polaires Seghers, 1991 Nouvelles
Les Lettres du baron Julliard, 1994 Nouvelles
(Bourse Goncourt de la Nouvelle)
L’Autre Singe Flammarion, 1997 Roman
Les Nuits blanches du Chat Botté Julliard, 2000 Roman
*
Claude
Rouquet et
les Editions L’Escampette
Installé à Bordeaux, Claude Rouquet a créé les éditions L’Escampette en 1993. Depuis
cette date, plus d’une centaine de titres sont venus enrichir son catalogue, à
raison de 12 à 15 livraisons par an. Autodidacte, il est passé du statut de
lecteur amateur à celui de professionnel du livre en conservant sa
passion : celle d’éditer sa « bibliothèque idéale » et de l’offrir
au public. Revendiquant une totale liberté dans ses choix, il privilégie toutes
les formes de lyrisme ainsi que l’écriture poétique. Il publie surtout des
proses courtes de Jacques Abeille,
de François-René Daillie, d’Alain Glyckos, de Bernard Manciet, ainsi que des poèmes d’écrivains
portugais comme Al Berto, Gastao Cruz ou Vasco Graça Moura. Au-delà de la présentation de son travail, de ses
recherches, il profitera de cette séance pour faire découvrir, entre autres,
Anne-José Lemonnier, auteur qui a
quelques attaches angevines.
Joël Glaziou
« Ni la
liberté ni l’intelligence ne sont données une fois pour toutes. »
Guy Debord, 25/08/1960
ABEILLE Jacques Divinité du rêve récit 1997
AL BERTO La peur et les signes poésie 1993
ALENE P. La femme à l’enfant de feuilles nouvelles 1995
DAILLIE Fr-René Vita nova journal 1995
Temps large poésie 1996
GLYKOS Allain Les boîtes. La décision récits 1994
Mémoires de l’eau nouvelles 1999
LEMONNIER A-J. Journal de lumière 1998
MANCIET Bernard Les vigilantes nouvelles 1999
ZRIKA Abdallah Petites proses 1998
*
GERARD FARASSE
Gérard Farasse
est Professeur de littérature française à l’Université du Littoral (Dunkerque)
où il anime le Centre de recherche Modalités du fictionnel. Il co-dirige également
la Revue des Sciences Humaines
(Université de Lille-III), pour laquelle il a composé des numéros sur Philippe Jaccottet, Jean Follain et Francis Ponge.
Spécialiste de ce dernier, il a participé à l’édition de ses Œuvres Complètes pour la Bibliothèque
de la Pléiade, et a collaboré à de nombreuses revues dont Europe, L’Infini, Le
Nouveau Recueil, La Nouvelle Revue Française.
Auteur de plusieurs essais littéraires,
Gérard Farasse écrit aussi des
textes de création dont le premier volume, Belles
de Cadix et d’ailleurs, a paru en 2004. Il aborde la réalité par le
menu ou le détour, il dit écrire des « proses quelconques » qui en
restituent pourtant l’essence singulière.
Bibliographie
Belles de Cadix et d'ailleurs Le temps qu'il fait 2004
Exercices de rêverie L'improviste 2004
Pour vos beaux yeux Le Temps qu’il fait 2007
Collection particulière Le Temps qu’il fait 2010
Dubuffet, Paysage du Pas-de-Calais II Invenit 2010
*
Michel FARDOULIS-LAGRANGE
Les récits de Michel Fardoulis-Lagrange
(1910-1994) sont des « aventures ontologiques » où nos conceptions
traditionnelles de ce que sont le « sujet » et la
« subjectivité » sont ébranlées. Salué en son temps par Artaud, Éluard, Henein, Leiris et Bataille (auquel il a consacré un livre
incisif, G. B. ou un ami présomptueux), il a exploré jusqu’à une limite rarement égalée le rapport de l’homme
à l’être. Maître d’un style singulier mêlant des images concrètes à des
abstractions vertigineuses, Fardoulis-Lagrange
vise des horizons au-delà de l’empirique et
de l’éphémère. Chez lui, tout s’élève, s’accroît, se magnifie. Les
perceptions initialement microscopiques s’ouvrent aux grandes perspectives, et
les gestes quotidiens se transforment en « hauts faits » quasi
mythologiques, dépassant ainsi l’intime. Plusieurs de ses écrits semblent être
cependant d’inspiration autobiographique. Memorabilla, Au temps de Benoni ou Les
caryatides et l’albinos ne sont pas à proprement parler des « romans » ou des
« nouvelles », mais plutôt des « chroniques personnelles »,
même si on ne trouve dans celles-ci aucun écho direct à quelque événement
biographique connu de la vie de l’auteur. Cette dichotomie -entre « l’effet
autobiographique » de ses récits et la remise en question de la
subjectivité- serait-elle en vérité une contradiction hantant la vision de Fardoulis-Lagrange ? Ou, bien au
contraire, a-t-il su résoudre ce paradoxe et ce d’une manière tout à fait
originale ?
John Taylor
Bibliographie
Sébastien, l’enfant et l’orange (1942) Castor Astral 1986
Volonté d’impuissance Fontaine 1944
Le Grand Objet extérieur (1948) Castor Astral 1988
Le Texte inconnu Minuit 1948
Les Hauts Faits Debresse 1956
Au temps de Benoni (1958) Calligrammes 1992
Les caryatides et l’albinos Le Terrain Vague 1959
Memorabilia Belfond 1968
G.B. ou un ami présomptueux (1969) Corti 1996
L’observance du même (1977) Corti 1998
Théodicée Calligrammes 1984
Apologie de Médée Calligrammes 1989
Prairial Dumerchez 1994
Théorbes et bélières Dumerchez 1994
L’inachèvement Corti 1992
Les Enfants d’Édom et autres nouvelles Corti 1996
*
ALAIN FERRY
Alain Ferry
est né en 1939 à Bône (Algérie). Professeur de lettres, il a enseigné au
Prytanée de la Flèche.
S’il a peu publié depuis son premier récit El-Kous en 1978, c’est qu’il appartient
à cette race d’écrivains pour lesquels chaque livre est un
« livre-somme » qui lui demande des années de lectures préalables.
C’est le cas de La
Mer des mamelles où l’érudition et le style rabelaisiens entraînent le
lecteur dans un univers de références littéraires, picturales et
cinématographiques… Ce roman épistolaire de 600 pages, original tant par sa
forme que par son style plonge littéralement le lecteur dans une mer de
voluptés littéraires.
C’est le cas aussi avec son nouveau - et très
flaubertien- roman Mémoire d’un fou d’Emma qui à l’inverse de l’attitude
bovarienne montre comment la lecture peut sauver la vie d’un homme.
Amour des femmes, amour des seins, amour des mots,
amour des livres… ainsi résumée, l’œuvre d’Alain Ferry offre au lecteur une grande jubilation, appelée ici « libricité », rare et
communicative.
« Il y a
des livres – quelques uns par siècle – qui sont non seulement des chefs-d’œuvre
mais aussi des univers, des doubles du monde où l’on peut trouver refuge. C’est
ce que nous dit A. Ferry du roman Madame
Bovary sur lequel est construit son magnifique récit au second degré Mémoire d’un fou d’Emma…
Poignant,
malicieux, érudit, généreux, le récit d'Alain Ferry n'est un texte artificiel : c'est un vrai roman, palpitant comme un récit d'aventure et saisissant comme un conte philosophique. »
Pierre-Marc de Biasi
(Magazine Littéraire, juin 2009)
Bibliographie
El-Kous, éthopée d’un pied-noir Seuil 1978
Le Devoir de rédaction Actes Sud 1983
La Mer des mamelles Seuil 1995
Mémoire d’un fou d’Emma Seuil 2009
*
JACQUES FULGENCE
Né en 1940 à
Lourdes. Installé depuis une vingtaine d’années à Dijon, il enseigne les
mathématiques en classes préparatoires.
Il appartient à
cette espèce rare d’individus qui arrivent à concilier littérature et
mathématiques (dont le maître est Lewis Carroll) et à celle des écrivains
humoristes, race qui -sans être en voie de disparition- est peu représentée en
France (sinon par Marcel Aymé, Jacques Perret...). Ses nouvelles témoignent d’une
grande diversité d’inspiration. Les détails les plus réalistes débouchent
parfois sur un monde qui aurait pu naître sous la plume d’un Kafka ou d’un
Borges.
Depuis 1982, il a
publié 5 recueils de nouvelles dont certains titres sont déjà chargés d’ironie,
de sous-entendus : Bonsaï, La Loire prend sa source au Mont-Gerbier-de-Jonc, la
Saint-Ravaillac...
« La nouvelle est au roman ce que sont, aux grands champs ouverts
sur la campagne, les petits jardins clos de nos villes.
La culture du
verbe y est forcément intensive. Sans tomber dans le simple exercice de style,
elle représente à mon sens le lieu privilégié de l’écriture, et l’aspect formel
du dire y est aussi important que la chose dite. » (1982)
« Pour moi, l’unité littéraire est le texte, en
aucun cas le recueil, qui n’est qu’un agrégat.
Le plus simple est d’avouer ce que le lecteur que je suis n’aime pas :
-les constructions savantes, alambiquées, obscures,
-la sacro-sainte fin ouverte,
-les effets de langue gratuits, les tics à la mode.... » (1993)
Jacques
Fulgence
Bibliographie
Les Yeux de l’amour Le
Seuil 1982
Bonsaï Glénat 1988La liqueur d’avocelle Seghers 1991
La Loire prend sa source au Mont-Gerbier-de-Jonc Julliard L’atelier 1994
Pour la Saint-Ravaillac H.B. Editions 1996
Contes et griards Nykta 2004
*
ANNE-MARIE GARAT
Née près de Bordeaux, Anne-Marie Garat reste fidèle à sa région natale
même si elle vit aujourd’hui à Paris où elle enseigne le cinéma et la
photographie.
Dans ses romans, elle écrit souvent à partir de
paysages et de visages. Maisons et chambres sont les lieux privilégiés où le
passé vient battre le présent. Des scènes semblent s’arrêter comme dans un film
projeté au ralenti ; et à l’inverse, des images ou photographies s’animent
peu à peu avant de retourner à leur fixité première. Quant aux visages, c’est
là que s’inscrit l’histoire des personnages. Elle brosse ainsi de merveilleux
portraits de femmes, comme dans son dernier roman Les mal famées ou dans Merle
(jeune femme, monteuse de cinéma qui aimerait bien que sa vie ait aussi « une ligne générale » comme
dans les films…). Analysant les « photos
de familles » à la manière d’une sociologue, elle réfléchit aussi aux
liens qu’entretiennent l’image et l’écriture, aux moyens de traduire le visible
en lisible, explorant ainsi les « chemins
de la création » romanesque.
« Les gens ne
racontent pas leur vie dans l’ordre, ni dans les grandes lignes, ils y vont par
petites touches locales, à l’impressionniste… Ils laissent des fils traîner,
des bouts sans suite, qu’on laisse perdre par mégarde, par indifférence. Ce
petit bout de fil, il faut du temps, ensuite, pour le renouer, raccorder les
pièces et recoudre les morceaux ensemble, et que ça commence à ressembler à
quelque chose. Et même ce que les gens portent sur eux, on n’y fait guère
attention : une bague, une chaîne ou une broche de deux sous, agrafée dans
le col au creux du cou.[…] On se pose rarement des questions. Pourtant les gens
promènent, chiffrée sur eux, toute leur histoire… Bien plus tard, il faut
prendre la loupe pour vérifier de plus près, sur les photos, alors on se
demande quoi, et comment, mais c’est trop tard. Ils ne sont plus là pour donner
la réponse. »
Anne-Marie Garat, Les mal
famées, Actes Sud,
2000
Bibliographie
L’homme de Blaye
Flammarion 1984
Voie non classée Flammarion 1985
L’insomniaque Flammarion 1987
Le monarque égaré
Flammarion 1989
Chambre noire
Flammarion 1990
Aden Le Seuil 1992
Photos de familles Le Seuil 1994
Merle Le Seuil 1996
Dans la pente du toit Le
Seuil 1998
L’amour de loin Actes Sud
1998
Istvan arrive par le train Le Seuil 1998
Les mal famées Actes Sud 2000
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PASCAL GARNIER
Né en 1949, il a beaucoup voyagé et fait de nombreux
petits boulots. Au début des années 80, il commence à écrire pour le secteur
jeunesse où il a publié une vingtaine d’ouvrages. Il vient de publier deux
romans au Fleuve Noir : La place du mort et Les
insulaires.
Ces dernières années, il partage son temps entre les
animations d’ateliers d’écriture et les résidences d’écriture (Arras, Mulhouse,
Les Mauges en 97-98 pour l’opération
« nuages noirs sur le bocage ». (voir dans ce numéro le
Nouvellaire d’Harfang)
Bibliographie (Nouvelles )
Contes goutte L’entreligne 1985L’année sabbatique P.O.L. 1986
Surclassement P.O.L. 1987
La barrière Folie d’encre 1987
Cas de figure Syros 1990
Trop près du bord Syros 1990
T’avais qu’à pas vieillir Verger 1997
Attention enfants ! Siloë 1998
*
Peut-on à la fois être écrivain (romancière ou
nouvelliste) et éditeur ? Depuis plus de quinze ans, Pascale Gautier mène
les deux carrières en parallèle. Apparemment avec succès.
D’abord avec force, ce sont des histoires concises et
denses qu’elle distille en un recueil de nouvelles Folies d’Espagne
et sept romans dont le dernier : Trois grains de beauté a
été salué par la critique. Des histoires où la mort rôde à chaque page et où
des frères s’entredéchirent…
Ensuite, avec détermination, elle vient de relancer
une véritable collection littéraire aux éditions Buchet-Chastel, qui après
quelques années de sommeil, connaissent une renaissance depuis 2000. Depuis,
elle travaille à découvrir, lancer et suivre des auteurs comme Mercedes
Deambrosis, Anne Guglielmetti, Marie-Hélène Lafon, Philippe Ségur…
«
La nouvelle doit se suffire à elle-même : on n’en lit pas quinze de
suite ! […]Mais il existe aussi des fragments qui ne prennent tout leur
sens qu’une fois assemblés en recueil. »
Pascale Gautier,
L’Express, 2004
Bibliographie
Villa mon désir Roman Fixot 1989
Vertige Roman Quai Voltaire 1992
Folies d’Espagne Nouvelles Julliard 1995
Les amants de Boringe Roman Albin Michel 1997
Mercredi Roman Phébus 2000
Frères Roman Castor Astral 2002
Trois grains de beauté Roman Joëlle Losfeld 2004
*
ANNA GAVALDA
Avant d’être l’auteur d’un recueil Je
voudrais que quelqu’un m’attende quelque part qui en six mois a été lu
par plusieurs dizaines de milliers de lecteurs et salué unanimement par la
critique, Anna Gavalda a exercé de
nombreux petits métiers (serveuse, ouvreuse, caissière, hôtesse d’accueil,
rédactrice d’annonces et d’articles…). Aujourd’hui, elle mène de front ses travaux
de « professeur de français le
matin, d’aide-vétérinaire l’après-midi, de maman à plein temps… et d’écrivain
la nuit ».
Et avant d’écrire « sérieusement », elle a aussi été lauréate de « la plus
belle lettre d’amour » (prix France-Inter 1992) et du prix du Festival de
Saint-Quentin en 1998 !
Elle ne parle pas d’elle, mais des autres, celles et
ceux qu’elle a observés au cours de ses multiples activités. Elle saisit au vol
les petites phrases, les attitudes… enfin tous les détails de la vie
quotidienne avec l’humour décapant de ceux qui épinglent les travers de nos
contemporains où chacun croit reconnaître son voisin à défaut de se reconnaître
soi-même dans le miroir.
Ainsi elle se glisse dans la peau d’un représentant de
commerce à l’origine d’un fait divers tragique, d’un séducteur victime de son
téléphone portable, d’une vétérinaire qui saura trouver le juste châtiment pour
les paysans qui l’ont violée, d’une jeune femme enceinte d’un enfant mort-né, d’un
jeune conscrit…. Entre rires et larmes, entre miel et fiel, chacune des douze
nouvelles semble concentrer en une « gorgée minuscule » … les
cruautés banales de la vie.
Joël Glaziou
« Je croise des gens. Je les regarde. Je leur
demande à quelle heure ils se lèvent le matin, comment ils font pour vivre et
ce qu’ils préfèrent comme dessert par exemple. Ensuite, je pense à eux. J’y
pense tout le temps. Je revois leur visage, leurs mains et même la couleur de
leurs chaussettes. Je pense à eux pendant des heures voire des années et puis,
un jour, j’essaie d’écrire sur eux. »
Anna Gavalda Février 2000
Bibliographie
Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part Dilettante 1999
*
HUBERT HADDAD
Né à Tunis en 1947, Hubert Haddad a vécu enfant à Ménilmontant puis
dans les banlieues populaires. Il fonde à vingt ans la revue de poésie "le
Point d’être" dans les marges du surréalisme. Romancier, nouvelliste, poète, dramaturge ou essayiste, il a publié à ce jour plus de quarante volumes où il explore toutes les voies de la littérature et de l'imaginaire. Il est un des animateurs du mouvement littéraire "nouvelle Fiction". il anime par ailleurs des
ateliers d’écriture dans les écoles, les hôpitaux ou les prisons (expérience
qui lui a fourni la matière des deux volumes du Magasin d’écriture).
L’année 2011 voit sa
consécration en tant que nouvelliste puisqu’à l’occasion des 20 ans des
éditions Zulma viennent de paraître deux superbes coffrets Nouvelles du jour et de la nuit, soit 10 recueils comportant
une soixantaine de nouvelles, reprises, réécrites et inédites… sans oublier le recueil Vent printanier (4
nouvelles sur la Rafle du Vel’ d’Hiv) et son dernier roman pour la rentrée Opium
Poppy (superbe roman sur un enfant de la guerre et de l’exil). Montrant
ainsi que son œuvre se nourrit autant aux sources de l’imagination universelle
et intemporelle que des réalités contemporaines les plus tragiques. Raison
suffisante pour mettre en avant un véritable écrivain qui allie l’originalité
des mondes créés (qu’ils soient réels ou imaginaires) à la finesse d’un style personnel
et d’une langue poétique.
à propos des Nouvelles du jour et de la nuit (in
Harfang N° 39)
« j’ai voulu revisiter
plus de 30 ans d’écriture de nouvelles et tâcher d’en recomposer l’unité dans
un sens à la fois musical et plastique, en faisant résonner, d’un recueil à l’autre
et d’un coffret à l’autre, les accords harmoniques tout en dénouant les
échappées oniriques. »
Hubert Haddad
« Il est à la fois ce forgeron, cet
artisan, qui entre jour et nuit, entre réalité et fiction, crée avec ses mots,
ce langage toujours ciselé et réinventé, un véritable univers où la permanence
côtoie l’insaisissable. Une fois de plus Hubert Haddad
nous offre un instant de lecture à part, pur et vrai. Un instant de
grâce. »
Coralie Auder ( Harfang)
Bibliographie
(extraits)
Le Nouveau magasin d’écriture essai Zulma 2006
Le Nouveau nouveau magasin d’écriture Zulma 2007
Oholiba des songes roman (réédition) Zulma 2007
Palestine roman Prix Renaudot Poche (Livre de Poche 2008) Zulma 2007
Géométrie d’un rêve roman (Livre de Poche 2011) Zulma 2009
Vent printanier nouvelles Zulma 2011
Nouvelles du jour et de la nuit (2 coffrets) Zulma 2011
Opium Poppy roman Zulma 2011
Le Peintre d'éventail roman Zulma 2013
Les Haïkus du peintre d'éventail Zulma 2013
*
MICHEL HOST
Michel Host est né en 1942, en Flandre. Après
une enfance partagée entre petite ville de province et campagne, puis 8 années
de pensionnat, il échappe à la vie familiale à 19 ans, se rend à Paris, tente d’y
devenir instituteur, épouse une artiste peintre et entreprend des études d’espagnol
en Sorbonne. Parallèlement, il écrit son premier roman. Six années de travail
couronnées par le prix Robert Walser en 1983. Puis c’est le Prix Goncourt en
1986. Depuis, Michel Host est un écrivain discret qui en une vingtaine d’ouvrages
a exploré avec bonheur tous les genres : le roman, la nouvelle, la poésie…
sans oublier l’essai et la traduction. Il appartient à cette catégorie d’écrivains
qui privilégient l’imaginaire… avec cette particularité que pour lui la fiction
se teinte souvent d’une pointe d’humour ! Aujourd’hui, il dirige des
ateliers d’écriture en milieux scolaires « difficiles », et dans d’autres
cadres comme ceux du Prix du Jeune Écrivain.
« La
plupart de mes récits ont été écrits sous l’empire d’un moteur puissant, celui
qui conduit le réel que l’on croit mettre en scène à du fictionnel issu de l’implacable
logique interne du récit, parfois même à un fantastique qui prolonge le réel
initial et finit par le teinter, l’englober, le phagocyter…Dans un nuage je
voyais une dame au hennin au haut de son donjon, dans une auto un taureau à
toréer. Ce moteur de l’imagination fait encore et toujours avancer ma machine à
écrire ! »
Michel HOST, in Harfang
N°33, 2008)
Bibliographie
L’Ombre, le fleuve, l’été roman (Prix R. Walser) Grasset 1983
Valet de nuit roman (Prix Goncourt) Grasset 1986
Les Cercles d’or nouvelles Grasset 1989
Déterrages/Villes poèmes B. Dumerchez 1997
Alentours petites proses L’Escampette 2001
Converso ou la fuite au Mexique roman Fayard (coll. Alter ego) 2002
Heureux mortels (Grand prix de la Nouvelle de la SGDL) Fayard 2003
Zone blanche roman Fayard 2004
Poème d’Hiroshima Ed.Rhubarbe 2005
Le petit chat de neige nouvelles Ed. Rhubarbe 2007
L’Amazone boréale nouvelles Ed. Luc Pire 2008
*
MARIE-HELENE LAFON
Née
à Aurillac, M.-H. Lafon a vécu
dix-huit ans dans le Cantal avant de faire des études de Lettres à Paris. Elle
enseigne aujourd’hui dans la région parisienne.
Elle
commence à écrire en 1996. Depuis, en trois romans et deux recueils de
nouvelles, elle a réussi à imposer un univers et un style très personnels. À la
manière dont elle décrit les lieux de l’enfance (entre chambres et champs),
dont elle dissèque le corps des animaux, dont elle analyse les sensations pour
traduire les sentiments, chaque récit est une véritable leçon de choses. Leçon
de style aussi à la manière d’aiguiser les phrases, de réduire les personnages
à leur seul pronom pour mieux aller à l’essentiel, à l’universel.
« Les volets de la maison sont blancs. On voit
la maison de loin. Elle est grosse et presque carrée. Elle a sept fenêtres en
façade, trois au rez-de-chaussée, quatre à l’étage. L’arbre est un érable. Il
mange la façade. Il la tutoie. Il est dans la maison, il fait corps avec elle.
L’arbre et la maison vivent ensemble. La maison et l’arbre n’ont pas d’histoire. »
Marie-Hélène
Lafon, Sur la photo, 2003
Bibliographie
Le soir du chien Roman Buchet
Chastel 2001Prix Renaudot des Lycéens
Liturgie Nouvelles Buchet-Chastel 2002
Prix Renaissance
Sur la photo Roman Buchet-Chastel 2003
Mo Roman Buchet-Chastel 2005
Organes Nouvelles Buchet-Chastel 2006
Les derniers Indiens Roman Buchet-Chastel 2008
L’annonce Roman Buchet-Chastel 2009
Prix des Librairies Page
Album Buchet-Chastel 2012
Les Pays Roman Buchet-Chastel 2012
Gordana Nouvelle Chemin de Fer 2012
*
LUC LANG
Luc Lang enseigne l'esthétique à l'Ecole
Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Cergy-Paris.
Son quatrième roman, Mille
six cents ventres, Prix Goncourt des Lycéens en 1998, lui a apporté une
notoriété certaine. Son dernier ouvrage, un recueil de nouvelles
particulièrement féroce, Cruels, 13 a été remarqué par
beaucoup, notamment les jurées et lectrices du premier prix Ozoir’elles qu’il a
reçu en novembre 2008.
Bibliographie
Liverpool marée haute Gallimard 1991
Furies Gallimard 1995
Mille six cents ventres Stock 1998
Les Indiens Stock 2001
Les invisibles (12 récits sur l’art contemporain) Ed. du regard 2002
Notes pour une poétique du roman Inventaire/Invention 2002
11 septembre, mon amour Stock 2003
La Fin des paysages Stock 2006
Cruels, 13 (nouvelles) Stock 2008
*
Pierre Lartigue
Pierre Lartigue est romancier, poète,
spécialiste de la sextine, critique de danse et, récemment, le très subtil
auteur d’une trilogie consacrée à son enfance et à quelques voyages : L’Inde
au pied nu (2002), Léger, légère (2003), Le
Ciel dans l’eau Angkor (2005). C’est un prosateur dont le style est
touché par la grâce nervalienne.
John Taylor
« À l’embouchure de la Charente, il y a quinze ans, Mariel a fait une
photo des parcs à huîtres quelques instants après la disparition du soleil
au-delà de l’île d’¹Aix. Le ciel traversé de lueurs se reflète dans l’¹eau sans
ride du bassin de sorte que la levée de terre et la cabane d’ostréiculture
s¹étirent en bande sombre entre les deux éclats du ciel et de l¹eau. Or, la
photographie prise par moi sans y songer au bord du Tonlé Sap semble une
réplique de celle-ci. Grise et bleue, légèrement bosselée, l’eau du lac reflète
un ciel doré à l’horizon et la langue de terre s’amincit jusqu’au losange
parfait que dessinent le toit d’une maison et son reflet. Ainsi la lumière
monte de l’enfance et en nous demeure si vive que nous la retrouvons et allons
droit vers elle à l’autre bout du monde. »
Le Ciel dans l’eau Angkor, La Bibliothèque, 2005
Bibliographie
Léger, légère essai La Bibliothèque 2003
Musicienne du silence essai Le Passage 2002
L’Inde au pied nu essai La Bibliothèque 2001
La Forge subtile poésie Le Temps qu’il Fait 2001
Une Cantine des comptines Les Belles Lettres 2001
Un soir, Aragon essai Les Belles Lettres 1997
La Jolie Morte roman Stock 1997
Amélie Tschann 1995
L’Hélice d’écrire essai Les Belles Lettres 1994
L’Art de la pointe essai Gallimard 1992
Le Second XVIe siècle : plumes et rafales essai Hatier 1991
Barcelone essai Champ Vallon 1990
Beaux Inconnus roman Gallimard 1988
Ce que je vous dis trois est vrai poésie Ryoan Ji 1982
*
CATHERINE LEPRONT
Catherine Lépront
réside aujourd’hui à Paris, après avoir habité Bordeaux et Orléans qui lui a
fourni la toile de fond de plusieurs ouvrages comme La Rumeur, Le Passeur de Loire ou
Namokel, superbe roman sur la génération d’après-guerre en quête de
vérité après des années de silences et d’horreurs.
Depuis une quinzaine d’années, parallèlement à son
travail de lectrice et de conseillère littéraire dans une grande maison d’édition,
elle a écrit une quinzaine d’ouvrages, alternant essais, romans et textes
courts, récits et nouvelles avec Partie de chasse au bord de la mer et
Trois
gardiennes qui obtient la Bourse Goncourt de la Nouvelle en 1992.
Chez Catherine Lépront,
derrière chaque phrase, chaque mot, court un secret, un non-dit qui tisse une
autre histoire en contrepoint : l’écriture n’est jamais très éloignée de
la composition musicale. Pas plus que ses portraits, surtout de femmes comme
dans les Trois gardiennes, Josée Bethléem ou Femme seule à l’aquarium,
ne sont éloignés de certains tableaux de maître.
Elle vient de publier une fable sur le pouvoir et ses
« placards » secrets intitulée L’affaire du Muséum.
Joël GLAZIOU
Catherine Lépront, 1993
Bibliographie
Le tour du domaine Roman Gallimard, 1983
Une rumeur Roman (Folio N°2561) Gallimard, 1984
Le retour de Julie Farnèse Roman Gallimard, 1985
Partie de chasse au bord de la mer Nouvelles Gallimard, 1987
La veuve Lucas s’est assise Roman Gallimard, 1989
Le passeur de Loire Récit Gallimard, 1990
Trois gardiennes Nouvelles Gallimard, 1992
Un geste en dentelles Roman Gallimard, 1993
Josée Bethléem suivi de
Femme seule à l’aquarium Récits Gallimard, 1995
Namokel Roman Le Seuil, 1997
L’affaire du Muséum Récit Le Seuil, 1998
*
HERVE LE TELLIER
Né en 1957, tour à tour ou simultanément
mathématicien, journaliste, critique culinaire, enseignant ou
« papou » sur France-Culture, Hervé Le
Tellier est entré en 1992 à l’Oulipo dont il est l’actuel trésorier.
Même s’il n’aime ni l’anagramme ni le palindrome, il
avoue écrire « sous la contrainte » et l’Oulipo lui permet de
combiner ses 12 contraintes préférées : jubilation, complicité,
immédiateté, continuité, appropriation, éphémèrité, fécondité, déguisement,
goût du secret, correspondance, « à la limite », oralité.
Ainsi
de Sonates
de bar (composé de 86 textes de 2000 signes) à Joconde jusqu’à cent en passant par les 1000 réponses à la
question « à quoi tu penses ? » dans Les amnésiques n’ont rien vécu d’inoubliable,
Hervé Le Tellier mêle les chiffres
et les lettres avec une érudition et un humour rares.
Au-delà
de l’aspect ludique et humoristique, on trouve aussi des réflexions plus graves
sur l’Histoire de l’Humanité et l’histoire des individus, comme dans les 6
nouvelles réunies dans Quelques mousquetaires. Montrant
ainsi que sans vouloir pour autant faire passer un message, la contrainte
première est toujours la nécessité de faire sens.
« Je pense que je
ne suis pas arrivé à écrire ce roman aux paragraphes écrits sur des cartes à
jouer, qu’on pourrait battre afin de créer chaque fois une histoire
différente. »
Hervé Le Tellier,
Les amnésiques n’ont rien vécu d’inoubliable,
Le Castor Astral, 1998
Sonates de bar Seghers 1991
Le voleur de nostalgie Seghers 1992
Les amnésiques n’ont rien vécu d’inoubliable Castor Astral 1997
La disparition de Perek « Le Poulpe » Baleine 1997
Joconde jusqu’à cent Castor Astral 1998
Quelques mousquetaires Castor Astral 1999
Inukshuk Castor Astral 1999
Zindien Syllepse 2000
*
GERARD MACE
Dès ses premiers poèmes en prose, l’œuvre
de Gérard MACÉ s’est révélée comme un croisement intense de nombreux domaines
de l’aventure humaine. Semés d’allusions autobiographiques et de connaissances
rares, ses livres interrogent les cultures primitives et savantes, les langues
et les hiéroglyphes, le rêve et la fable, les mythes et les signes. Se situant
à ce lieu où “la poésie tombe dans la prose” (Nerval), il appartient à ces
aventuriers en quête des nouvelles possibilités du récit.”
John Taylor
« Minuscule
et vaste comme le monde, le jardin japonais de ma mère était posé sur sa table
à ouvrage.
Ce qu’on appelait un jardin japonais dans les années
cinquante, et qui ornait les intérieurs populaires, ne devait rien à un
quelconque traité du paysage, encore moins à l’enseignement de maîtres
lointains. C’était une vasque en céramique emplie d’un gravier très fin, et ce
sol aux couleurs vives était parcouru par les méandres d’une rivière dont le
lit était un miroir, ainsi que par un sentier où l’on avait posé une figurine : une femme peut-être en kimono (mais je n’en
jurerais pas), protégée par une ombrelle en papier de la seule lumière qu’elle
avait à craindre, alors qu’elle suffisait à peine pour lire: celle d’un
lampadaire, dans la salle à manger.
C’est grâce à cet objet, en apparence
insignifiant, que le Japon associé aux jardins est entré dans mon imaginaire.
Situé nulle part, et sans plus d’existence réelle qu’à l’origine, où l’on se
plaît à le voir, dans les chroniques locales les plus anciennes, sous la forme
d’une île flottante, d’une feuille ou d’un poisson. C’est encore cet objet (à
côté duquel était posé un coquillage à la fente ourlée, l’un de ces coquillages
que l’on porte à l’oreille pour entendre le bruit de la mer) qui m’a donné à
mon insu la conviction qu’un espace immense peut tenir dans le creux de la
main… »
Gérard
Mace, Un monde qui ressemble au monde, Éditions MARVAL, 2000
Bibliographie
choisie
Bois dormant et autres poèmes en prose Gallimard,
Poésie, 2002 1974-1983
Le dernier des Égyptiens Gallimard (“Folio”) 1988Vies antérieures Gallimard 1991
La mémoire aime chasser dans le noir Gallimard 1993
L’autre hémisphère du temps Gallimard 1995
L’art sans paroles Gallimard 1999
Un détour par l’Orient Gallimard 2001
Le goût de l’homme Gallimard
La photographie sans appareil Éditions Le Temps Qu’il Fait 2001
Un monde qui ressemble au monde : les jardins de Kyôto Marval 2000
*
DOMINIQUE MAINARD
Jeune nouvelliste révélée en 1991 par le
Prix du jeune écrivain et le prix Prométhée, elle a su imposer son style en quelques
recueils. Ses textes plongent le lecteur dans un monde où sont abolies les
frontières entre l’humain et le monstrueux… Conjuguant l’eau et le feu, l’air
et la terre, les personnages se trouvent entre l’animal, le minéral et le
végétal. Au centre de chaque histoire, mi-conte mi-nouvelle, se trouve un
secret qui oscille entre rêve et réalité, sans doute parce que « l’histoire est une chose lourde à
porter et qui parfois doit être tenue secrète ».
Dans ses textes où tous les sens sont
sollicités, le lecteur peut retrouver, par exemple, les parfums fantastiques de
Silvina Ocampo et les senteurs
oniriques de G. Garcia Marques ou
surréalistes de Pyere de Mandiargues.
Le choix des auteurs qu’elle traduit montre qu’elle
est sensible aux mêmes thématiques, que ce soit dans les romans et les
nouvelles de Jo Ann Beard, de
Janet Franet ou de Vicki Hendricks…
Joël
Glaziou
Augustino, Dominique
Mainard
Bibliographie
Le grenadier Gallimard 1997
La Maison des fatigués Joëlle Losfeld 1999
Katherine MANSFIELD
(1888-1923)
Née en Nouvelle-Zélande, elle prend le pseudonyme de
Kathleen Mansfield Beauchamp, nom
de sa grand-mère maternelle, choix significatif d’un écrivain pour qui l’héritage
féminin est essentiel. En effet, ses nouvelles reflètent souvent le point de
vue d’un protagoniste féminin.
À 14 ans, elle part faire ses études secondaires à
Queen’s College en Angleterre. Cette séparation développe chez elle un grand
sens de l’indépendance, un attachement à l’Europe et une profonde nostalgie de
son pays natal, comme en témoignent les nouvelles Prélude et At the Bay qui
s’inspirent de son enfance. The
Garden-Party montre cependant chez K. Mansfield un esprit critique
vis-à-vis de son milieu bourgeois d’origine.
En Angleterre et en France, elle fréquente plutôt les
milieux artistiques. Elle connait ainsi D. H. Lawrence et Virginia Woolf.
Moderniste, son écriture sophistiquée qui utilise la polyphonie, l’ellipse, l’indirection
ou un symbolisme complexe, problématise les conceptions conventionnelles des
rapports sociaux et familiaux, de la place de la femme ou de l’unité du moi.
Marquée par la mort de son frère en 1915 et la tuberculose qui finalement l’emportera,
elle aborde aussi le thème de la mort et de la guerre.
« Avec Katherine Mansfield, la
brièveté devient structure symbolique de la grandeur et de la contingence de la
condition humaine et témoigne d’une conception moderne de l’écriture qui ne
peut jaillir que dans la fragilité de l’instant. »
Laurent LEPALUDIER Katherine
Mansfield :Selected Stories, Ellipses, 1997
Bibliographie
Pension allemande 1911
Félicité 1920
La Garden Party 1922
Le nid de colombes 1923
*
JEAN-YVES MASSON
Jean-Yves Masson
est né en 1962. Il a fait des études de lettres et de philosophie à Paris.
Poète, écrivain et traducteur, il dirige la collection « Der Doppelgänger » aux
éditions Verdier (littératures germaniques).
En 2008 pour son recueil de nouvelles Ultimes
vérités sur la mort du nageur, il a reçu 3 prix prestigieux : la Bourse Goncourt de la
Nouvelle, le Prix Renaissance et la Bourse Thyde Monnier de la SGDL… Si ses nouvelles semblent proches du conte fantastique et proche de l’autobiographie, J.-Y. Masson considèrent cependant que chaque nouvelle est une sorte de rêve éveillé entre réel et imaginaire, de rêverie intérieure et personnelle qu’il invite le lecteur à partager.
Bibliographie
en collaboration avec Sarah Kofman
Onzains de la nuit et du désir (poèmes) Cheyne 1995
L'isolement Verdier 1996
Le Chemin de ronde (carnets) Voix d’Encre 2003
Hofmannsthal, renoncement et métamorphose Verdier 2006
Ultimes vérités sur la mer du nageur (Nouvelles) Verdier 2007
Neuvains du sommeil et de la sagesse (poèmes) Cheyne 2007
Poèmes du festin céleste l’Escampette 2008
*
Isabelle Minière
est née le jour de la Saint-Barthélémy, mais elle n’y est pour rien.
Elle aime bien les gens – mais pas tous. Elle aime marcher – mais ça dépend
avec qui. Elle ne regarde pas la télévision, sauf les soirs des élections.
Depuis 2001, en six
romans et un recueil de nouvelles (Maison
buissonnière), elle a montré qu’elle porte beaucoup d’intérêt aux mots
pour analyser les petits maux quotidiens et aussi un intérêt particulier aux
liens humains qui existent entre homme et femme (Un couple ordinaire) entre parents et enfants (La première marche). Un style
simple et efficace apprécié par de nombreux lecteurs (entre autres les comités
Inter CE)
En 2009, elle a reçu le Prix de la Nouvelle du Scribe
à Lauzerte pour son recueil Maison buissonnière.
Elle vient de publier Ce que le temps a fait de nous
(éd. Le Chemin de fer) et Mon amoureux et moi (éd. D’un Noir
Si Bleu).
" La dimension orale est importante pour moi. J’entends
ce que j’écris. J’écoute les personnages. Je suis plus auditive que visuelle et
ça transparaît sans doute dans ce que j’écris. J’aime la lecture à haute voix,
la lecture me fait souvent l’effet d’une conversation, j’entends ce que je lis.
Le texte me parle – ou bien j’entends des voix ? Je « dis » mes
textes, je les prononce souvent, ça participe au travail d’écriture."
Isabelle Minière,
in Harfang N°36, 2010
Bibliographie
Vous quitter m’a coûté Le Verger 2004
Cette nuit-là Le Dilettante 2004
Un couple ordinaire Le Dilettante 2005
La première marche Le Dilettante 2007
Maison buissonnière (Nouvelles) Delphine Montalant 2008
Ce que le temps a fait de nous Le chemin de fer 2011
Mon amoureux et moi (Nouvelles) D’un Noir Si Bleu 2011
*
ANNA MOÏ
Née
à Saïgon, Anna Moï a longtemps
séjourné à Paris et Tokyo. Aujourd’hui, elle partage son temps entre la France
et le Viêt-Nam. Créatrice dans l’âme, elle est styliste de mode, pratique le
chant et depuis 2001, « écrivaine francophone ».
Dans ses nouvelles, Anna Moï tient des chroniques poétiques et
humoristiques du Vietnam d’aujourd’hui. Dans ses romans, elle fait revivre l’histoire
mouvementée de ce pays à travers des destins tragiques. Et en filigrane, il y a
toujours une réflexion sur la création, sur l’art, sur la musique, le chant, la
peinture ou sur la langue. Car les mots sont le matériau de la liberté pour
cette polyglotte, qui a choisi d’écrire en français.
C’est ce qu’elle montre avec beaucoup de
virtuosité dans son dernier roman Violon
et dans son essai sur la « francophonie sans les français ».
Bibliographie
L’écho des rizières nouvelles Ed. de l’Aube 2001
Parfum de pagode nouvelles Ed. de l’Aube 2003
Riz noir roman Gallimard 2004
Rapaces roman Gallimard 2005
Violon roman Flammarion 2006
Espéranto, désespéranto essai Gallimard 2006
*
Nouvelles d’Anjou
des
bords de Loire aux ardoisières avec des nouvelles « bleues »
de Théodore PAVIE, René BAZIN et Mathilde ALANIC...
Le patrimoine
littéraire de notre région est riche... Si riche qu’il est parfois difficile de
choisir entre des dizaines de noms et de titres si l’on s’en tient aux seuls
nouvellistes angevins évoquant notre région...
Ainsi, nous
commencerons par Théodore Pavie
(1811-1896), issu d’une grande famille angevine, fils de Louis Pavie et de Victor (ami de Hugo et de David d’Angers). Ce fut un très grand voyageur, surtout en
Asie et dans les deux Amériques. Traducteur de contes chinois ou Indiens, il
sut aussi traduire dans ses nouvelles la vie des paysans de l’Ouest et le
romantisme des bords de Loire, comme dans La
fauvette bleue...
Puis nous évoquerons
René Bazin (1853-1932),
grand-oncle d’Hervé-Bazin,
académicien, auteur d’une vingtaine de romans et d’une douzaine de recueils de
nouvelles (soit plus de 200 nouvelles !) qui fut un très grand
« peintre » des provinces françaises dans la première moitié du
siècle... Fidèle à l’Anjou, il lui consacre ses plus beaux textes, notamment
ceux sur la Loire (comme Les yeux tristes) ou sur les ardoisières de Trélazé
avec Le fond bleu.
Enfin, Mathilde Alanic (1864-1948), d’origine bretonne,
née à Angers, qui suit les cours de philosophie du jeune Bergson, et qui atteint une certaine
notoriété entre les deux guerres en publiant une quarantaine de romans
sentimentaux ainsi que cinq recueils de nouvelles. Dans Au pays de l’ardoise, elle restitue de manière très réaliste un
drame social et psychologique qui se déroule aux ardoisières de Trélazé au
début du siècle...
« Peintre dans ses romans, René Bazin ne l’est pas
moins dans ses nouvelles; et si l’on dit qu’une nouvelle sans défaut vaut seule
un roman, c’est par douzaine que l’on pourrait compter les nouvelles sans
défaut dans son œuvre. Il y condense en quelques pages, des paysages de bois et
de champs et des vues d’âme, avec une couleur, une animation, discrète et
ramassée, une intensité de vie, une perfection de forme, que personne ne
dépasse et que peu d’autres atteignent. »
Charles
Baussan
Bibliographie
Nouvelles des Pays de la Loire (anthologie en 3 volumes) aux
éditions SILOË
Tome 1 : Un drame au bord de la mer et autres
nouvelles de Balzac, Dumas, Pavie et Zola.
Tome 2 : Au long duVal de Loire et
autres nouvelles d’Alanic, René Bazin, Foley, Leroyer de Chantepie...Tome 3 : La folie des bords de Loire et autres nouvelles de Hervé Bazin, Cornière, Joulain, Laurendeau...
*
VERONIQUE OVALDE
Née en région parisienne et habitant aujourd’hui Paris, Véronique Ovaldé mène une double carrière de
romancière et d’éditrice (notamment depuis 2009 chez Albin Michel). C’est elle
qui découvre Jean-Michel Guénassia et son « Club des incorrigibles
optimistes »
En 10 ans et 7 ouvrages, elle a imposé un univers bien
particulier et un style très personnel. Depuis Le Sommeil des poissons
jusqu’à Ce que je sais de Vera Candida, le lecteur est surpris à chaque
détour de page par des personnages et un langage qui n’existent que dans des
géographies imaginaires d’île arctique ou d’île des Tropiques… On y rencontre
des femmes à la fois soumises au milieu et éprises de liberté sorties d’un
conte d’enfance ou du mythe des Amazones.
Ces dernières années, la reconnaissance de la
critique, des libraires et du public lui a valu quelques prix : en 2006,
la Bourse Goncourt du livre jeunesse avec l’illustratrice Joëlle Jolivet pour
leur album, La Très Petite Zébuline En 2008, le Prix France Culture/Télérama pour son roman Et mon cœur transparent. En 2009, Ce
que je sais de Vera Candida reçoit le Prix Renaudot des
lycéens, le Prix France Télévisions 2009 et le Grand Prix des Lectrices de Elle en 2010.
Cette
reconnaissance s’étend aussi à l’étranger, puisque ses romans sont déjà
traduits en une dizaine de langues.
Bibliographie
Toutes choses scintillant Éd. de L’Ampoule 2002
Les hommes en général me plaisent beaucoup Actes Sud 2003
Déloger l’animal Actes Sud 2005
La très petite Zébuline, avec Joëlle Jolivet Actes Sud Junior 2006
Et mon cœur Transparent Éditions L’Olivier 2007
Ce que je sais de Vera Candida Editions L’Olivier 2009
*
GRACE PALEY
GRACE PALEY
Poète et nouvelliste, Grace Paley est new-yorkaise.
Elle est considérée comme l’une des meilleures
représentantes des écrivains de l’école juive new-yorkaise mais aussi comme l’une
des meilleures représentantes des femmes dans la littérature américaine d’après-guerre.
C’est d’ailleurs à ce double titre qu’elle l’invitée de l’université d’Angers
pour un colloque international qui lui est consacré.
Depuis 1959 où paraît son premier recueil The
little disturbances of man (les
Petits riens de la vie), elle met en scène dans ses nouvelles la violence
ordinaire de la vie quotidienne avec un humour féroce et des dialogues vifs.
« .Ses récits prennent souvent la forme d’énigmes,
de contes philosophiques, mais ils ne comportent aucune véritable conclusion.
Au lecteur ensuite de se débrouiller, de chercher la signification profonde de
telle parole ou de tel rire. »
François Bott, Le Monde, 1986
Bibliographie (Nouvelles)
Les
petits riens de la vie Rivage Poche 1959
Enorme
changement de dernière minute Rivage Poche 1974Plus tard le même jour Rivage Poche 1985
*
EDGAR POE
(1809-1849)
Les épisodes turbulents de sa vie : orphelin à 13 ans,
relations difficiles avec ses parents adoptifs, attitude rebelle à l’université,
mariage malheureux avec sa cousine de 13 ans, misère, tentatives de suicide,
goût du jeu, de l’alcool, de la drogue... font de lui un génie persécuté,
choquant les uns, fascinant les autres.
Poe fut à la fois l’enfant maudit des lettres américaines
et le premier écrivain considéré comme l’égal des européens. En effet, dès le
début du XIXè siècle, le roman américain « s’émancipe » du
roman européen et produit ses premiers chefs-d’œuvre avec Hawthorne, Melville et Poe. Ce dernier plonge dans un univers
aux confins du réel et de l’imaginaire, à mi-chemin entre bien et mal, entre
innocence et culpabilité, entre civilisation et état sauvage, entre lumières et
ténèbres...
Créateur du conte gothique et du genre policier, il
cultiva la littérature du mystère , du macabre et du fantastique comme nul
autre auteur de son temps.
Maître incontesté dans l’art du récit, il n’est pas
seulement le fondateur de la nouvelle moderne qu’il a admirablement illustré à
partir du Double Assassinat de la Rue Morgue, mais il en est aussi le
critique et le théoricien rigoureux. ainsi pour lui « une intrigue n’est parfaite que si nous nous trouvons incapables
d’en détacher ou d’en déformer le moindre incident sans démolir tout l’ensemble ».
« Parmi les écrivains trop rares qui ont
travaillé à la limite de la rêverie et de la pensée objective, dans la région
confuse où le rêve se nourrit de formes et de couleurs réelles, où
réciproquement la réalité esthétique reçoit son atmosphère onirique, Edgar POE
est l’un des plus profonds et des plus habiles. »
Gaston BACHELARD, Introduction
aux Aventures
d’Arthur Gordon Pym
Bibliographie
(nouvelles seulement)
Histoires
extraordinaires 1840 (traduit en
1856 par Baudelaire)
Nouvelles
histoires extraordinaires 1845 (traduit en
1857)Histoires grotesques et sérieuses (traduit en 1864)
*
CHANTAL PORTILLO
D’origine hispanique,
Chantal Portillo, passe son
enfance en Afrique. Aujourd’hui elle vit à Paris. Romancière et nouvelliste,
elle anime des ateliers d’écriture, de lecture, des soirées autour de la
littérature contemporaine dans plusieurs lieux, dont La Maroquinerie, café
littéraire à Paris.
Dans le numéro 24
d’Harfang, elle avait livré quelques extraits de son « Journal du voyage
imaginaire avec Marc Roger »…
lecteur public qui effectuait alors un tour de la méditerranée « à pied et
à haute voix ». Aujourd’hui, elle nous livre un souvenir de son passage à
Angers en 2004.
Bibliographie
La femme Sanguine Nouvelles Ed. Barde-la-Lézarde 1996
Les Chercheurs de Sel Nouvelles Ed. Barde-la-Lézarde 1998
La femmepluie Roman Editions Bérénice 1999
Les étoiles ont le vertige Nouvelles Ed. Galerie Caractère 2001
Journal d’une vieille sournoise et vilaine, en plus, Bérénice 2002
La Marque du crayon Essai Editions Bérénice 2003
La petite punaise blanche Roman Héloïse d’Ormesson 2005
*
CHRISTIANE ROLLAND HASLER
Née à Montjean, en Anjou, Christiane Rolland Hasler
habite à Lagny. Successivement enseignante, hôtesse de l’air,
elle est aujourd’hui… bibliothécaire dans la région parisienne.
Depuis une quinzaine d’années, elle a choisi la
nouvelle comme moyen d’expression. Et elle ne se contente pas d’illustrer le
genre en publiant en recueils et dans de nombreuses revues, mais elle le défend
brillamment en tant que jurée dans plusieurs concours et en tant que
chroniqueuse dans la revue Brèves.
Pour elle, la nouvelle est un « art
nomade », qui doit saisir au vol une émotion, une sensation. Chaque
texte doit mettre à nu l’essentiel. Que ce soit sur le mode réaliste en
essayant d’aller au-delà des multiples petits événements qui constituent le
quotidien. Ou que ce soit sur le mode fantastique -comme dans son dernier
recueil Villégiatures- en désignant la fissure qui permet d’ouvrir
de nouveaux espaces.
«
La forme de la nouvelle évite à l’émotion de se ternir ou de se diluer. Ceci
est possible parce qu’elle est rapide, directe, qu’elle ne s’embarrasse d’aucune
fioriture, elle ne garde que l’indispensable. La nouvelle va sans bagages. Elle
saisit le lecteur, comme une température extrême. »
Christiane Rolland-Hasler, Harfang, N°5, 1993
Bibliographie
Les Frimeurs Nouvelles Atelier du Gué 1994
Villégiatures Nouvelles Fayard 2000
*
JACQUES ROUBAUD
Né en 1932, Jacques Roubaud,
mathématicien, linguiste, écrivain, se présente comme compositeur de mathématique et de poésie. Autrement dit avec un
humour dont il ne se départit jamais, un passionné « de chiffres et de lettres » (sans aucune connotation
médiatique cependant). Plus de 40 ouvrages balisent ainsi 3 grandes pistes dans
une recherche ininterrompue d’écritures.
Le parcours commence véritablement avec les recherches
poétiques formelles de S et Trente et un au cube, se poursuit
parallèlement dans le cadre de l’Oulipo (créé par R. Queneau en 1960) et la
participation active aux revues Action
Poétique, Po&sie et Change... J. Roubaud
devient même l’un des théoriciens les plus en vue de la poésie avec un
essai sur le vers français : La vieillesse d’Alexandre (1978) et
avec un dialogue socratique Poésie etcetera : ménage (1995)
Puis c’est l’aventure du théâtre (le cycle du Graal)
et du roman avec la trilogie d’Hortense et les 3 tomes de récits entrecroisés
sur l’impossibilité d’écrire le roman rêvé Le grand incendie de Londres qui est
peut-être le constat d’échec du roman lui-même.
Enfin ces dernières années, la recherche d’une
alternative idéale, entre poésie et roman, semble prendre la voie des récits
courts qui se multiplient et se développent en tous sens, comme La
dernière balle perdue...
Joël Glaziou
« Un
poème, à la différence du roman, est toujours ouvert dans la mémoire. La fin du
roman est le suicide de récit. Le roman, à la différence des poèmes dont la
raison d’être est d’être pour la mémoire, et donc n’existe que d’être relu, est
voué à s’effacer parce qu’il finit. »
Poésie etcetera : ménage. Jacques Roubaud,
Stock
Bibliographie
e Gallimard, 1967, Poésie
Trente et un au cube Gallimard, 1973, PoésieAutobiographie, chapitre dix Gallimard, 1977 Poésie
La vieillesse d’Alexandre Maspero, 1978 Essai
La belle Hortense Ramsay, 1985 Roman
Quelque chose noir Gallimard, 1986 Poésie
L’enlèvement d’Hortense Ramsay, 1987 Roman
Le grand incendie de Londres Le Seuil, 1989 Récits
L’exil d’Hortense Seghers, 1990 Roman
La boucle Le Seuil, 1993 Récit
Poésie etcetera : ménage Stock, 1995 Essai
Mathématique Le Seuil, 1997 Récit
Le chevalier silence Gallimard, 1997 Récit
La dernière balle perdue Fayard, 1997 Récit
*
DANIELE SALLENAVE
Née
à Angers, Danièle Sallenave a fait une carrière universitaire en enseignant la
littérature et le cinéma. Auteur d’une vingtaine d’ouvrages, elle a exploré la
littérature dans la diversité de ses formes, romans, récits, nouvelles,
dialogue théâtral, carnets de voyages, essais… Des Portes de Gubbio, Prix
Renaudot 1980, à D’amour (2002) superbe biographie croisée de deux êtres chers,
en passant par Printemps froid (1983), recueil de nouvelles exemplaire, s’élève
la voix d’une auteur attachée à analyser les ressorts de la vie conjugale et de
toutes les vies "empêchées",
toutes les vies "mutilées",
persuadée que seule la littérature permet d’accéder à la "vraie vie" et qu’une "vie racontée est une vie sauvée"…
Un
premier colloque international a été consacré à son œuvre à Angers en 1999 et
un fonds "Danièle Sallenave" vient d’être constitué à la Bibliothèque
Universitaire d’Angers.
« Les livres sont
le legs des générations disparues -le don que nous font les morts pour nous
aider à vivre. […] Sans les livres, toute vie est une vie ordinaire »
Le don des morts, Gallimard, 1991
Danièle Sallenave, A
quoi sert la littérature ?, Ed. Textuels, 1997
Bibliographie
Le voyage d’Amsterdam Flammarion 1977
Les portes de Gubbio Hachette (Folio) 1980
Un printemps froid (Nouvelles) POL (Points Seuil) 1983
La vie fantôme POL (Points Seuil) 1986
Conversations conjugales POL 1987
Adieu POL 1987
Le don des morts (Essai) Gallimard 1991
Les trois minutes du diable (Essai) Gallimard (Folio) 1994
Viol Gallimard (Folio) 1997
D’amour Gallimard 2002
ANNIE SAUMONT
Annie Saumont est née à Cherbourg (Manche) en 1927. Elle a d'abord été traductrice, spécialisée dans la littérature anglo-saxonne : J. D. Salinger, V. S. Naipaul, Nadine Gordimer, John Fowles...
Ensuite elle s’est consacrée entièrement à l’écriture de nouvelles. Auteur d’une trentaine de recueils, son œuvre aujourd’hui est traduite dans une quinzaine de langues et a été récompensée, entre autres, par l’Académie Goncourt en 1981, la Société des Gens de Lettres en 1989 et l’Académie Française en 2003…
Ensuite elle s’est consacrée entièrement à l’écriture de nouvelles. Auteur d’une trentaine de recueils, son œuvre aujourd’hui est traduite dans une quinzaine de langues et a été récompensée, entre autres, par l’Académie Goncourt en 1981, la Société des Gens de Lettres en 1989 et l’Académie Française en 2003…
Ses textes sont souvent reconnaissables par un style
dépouillé et par un langage oral caractéristique des personnages qu’elle met en
scène (enfants, exclus, maltraités…) mais aussi par la grande diversité des sujets
abordés, allant des petites scènes de la vie quotidienne jusqu’aux problèmes
les plus inquiétants de nos sociétés contemporaines. Mêlant ainsi le léger et
le grave, le sérieux et le comique !
C’est sans doute pour cela qu’elle est reconnue par
tous comme LA nouvelliste française contemporaine et que ses textes sont
étudiés au collège, au lycée et à l’université… et proposés comme modèles dans
les ateliers d’écriture.
Georges
Olivier Chateaureynaud
Bibliographie
(nouvelles)
Enseigne pour une école de monstres Gallimard 1977
Dieu regarde et se tait Gallimard 1979 , H.B. Éditions 2000
Quelquefois dans les cérémonies Gallimard 1981
Prix Goncourt de la nouvelle
Si on les tuait ? Luneau-Ascot 1984, Julliard 1994
Il n’y a pas de musique des sphères Luneau-Ascot 1985
La Terre est à nous Ramsay 1987, Julliard 2009
Prix de la nouvelle de la ville du Mans
Je suis pas un camion Seghers 1989
Prix SGDL de la nouvelle
Quelque chose de la vie Seghers 1990, Julliard 2000
Le Pont, la rivière A.M. Métailié 1990
Moi les enfants j’aime pas tellement Syros-Alternatives 1990
Les voilà, quel bonheur Julliard 1993
Prix Renaissance de la nouvelle
Après Julliard 1996
Embrassons-nous Julliard 1998
Noir comme d’habitude Julliard 2000
C’est rien, ça va passer Julliard 2001
Le Lait est un liquide blanc Julliard 2002
Aldo, mon ami Flammarion 2002
Les derniers jours heureux J. Losfeld 2002
Un soir, à la maison Julliard 2003
Prix de la nouvelle de l’Académie Française
Les blés J. Losfeld 2003
Nabiroga J. Losfeld 2004
La Guerre est déclarée et autres nouvelles 2005
Koman sa sécri émé Julliard 2005
Un pique-nique en Lorraine J. Losfeld 2005
Un mariage en hiver Éd. du Chemin de fer 2005
La rivière Éd. du Chemin de fer 2007
Vous descendrez à l’arrêt Roussillon Bleu autour 2007
Les Croissants du dimanche Julliard 2008
Gammes J. Losfeld 2008
Une voiture blanche Bleu autour 2008
Autrefois le mois dernier Éd. du Chemin de fer 2009
*
JACQUES SERENA
Jacques Serena
est né à Vichy en 1950. Quittant l’école à 16 ans, il travaille en usine, vit
de petits boulots, devient marchand forain… Elève aux Beaux-Arts de Toulon, il
découvre Beckett et Arrabal, le théâtre, la musique du
Velvet Underground, Lou Reed… et
l’écriture !
Publié par les éditions de Minuit dès son premier
roman, il est rapidement reconnu par la critique et le public. Depuis, de roman
en roman, il continue de rechercher la vérité insaisissable de personnages dont
il raconte les dérives, errances et autres ratages !
Bibliographie
Isabelle de dos Roman Minuit 1989
Bassse ville Roman Minuit 1992
Lendemain de fête Roman Minuit 1993
Paresse Nouvelle 1996
Rimmel Théâtre Minuit 1998
Gouaches Théâtre Théâtre ouvert 2000
Voleur de guirlandes Nouvelle le Verger 2000
Quart d’heures. Clients Théâtre Solitaires intempestifs 2001
Velvette. Jetée Théâtre Solitaires intempestifs 2001
Plus rien dire sans toi Roman Minuit 2002
L’acrobate Roman Minuit 2004
Les fiévreuses Argol 2005
Sous le néflier Roman Minuit 2007
Anne Serre
Le
style aussi bien drôle et espiègle que parfois subitement émouvant d¹Anne Serre
s’est imposé dès ses premiers romans, Les Gouvernantes et Eva Lone,
comme dans son recueil de nouvelles, Un voyage en ballon. Se montrant
originale dans les structures narratives de ses récits, Anne Serre déploie
récemment son talent dans une nouvelle forme de texte autobiographique qui
relève également de ce que les critiques anglo-saxons appellent « l’essai
personnel ». C’est ainsi que dans Le·Mat, elle relate certains
événements de sa propre vie tout en les mettant en rapport avec une carte
mystérieuse du Tarot et avec l’idée critique qu’« un livre, il manque
toujours un mot ». Avec brio et authenticité, son œuvre continue d’approfondir
ces thèmes essentiels : l’amour perdu, l’amitié véritable, la solitude et la
question du jeu de la fatalité et du hasard.
John
Taylor
« Car sa
jouissance (c¹est d¹une certaine manière, malheureux) ne se trouve que dans le
langage. Comment cela est-il arrivé ? Mystère. On ne peut lever le voile sur
ces choses qui ont un sexe, composent avec le meurtre, et datent de si vieilles
lunes que le pauvre narrateur lui-même, en dépit de ses pouvoirs
d¹investigation, n¹en saura probablement jamais le fin mot. C¹est presque ainsi
qu¹il est né. Quand il exécute le travail fastidieux de se souvenir, il se
retrouve à trois ans par exemple, déjà dans les mêmes dispositions. À trois ans
on est tout petit, que sait-on à trois ans ? Eh bien, à trois ans, le narrateur
est déjà narrateur, séparé du monde depuis toujours et pour toujours, le
considérant avec intérêt et surprise comme une chose très nouvelle. À trois
ans, sans doute est-il naturel de considérer le monde comme une chose nouvelle
puisqu¹elle date de trois ans. Mais voilà qu¹à sept, c¹est pareil, à douze
aussi, et qu¹à dix-sept c¹est encore pire. Chaque année le narrateur naît, regarde
et découvre avec surprise le monde qui l¹entoure. Peut-être qu¹il ne cesse de
naître. Peut-être que la maladie du narrateur, c¹est de naître sans arrêt
plutôt que de grandir, vieillir, s¹accomplir. »
in
Le Narrateur, Anne Serre, © Mercure de France, 2004
Bibliographie
Les Gouvernantes Champ Vallon 1992
Eva Lone Champ Vallon 1993
Un voyage en ballon Champ Vallon 1993
La Petite Épée du cœur Le Temps Qu’il Fait 1995
Film Le Temps Qu’il Fait 1998
Au secours Champ Vallon 1998
Le Cheval Blanc d’Uffington Mercure de France 2002
Le Narrateur Mercure de France 2004
Le·Mat Verdier 2005
Il commence alors à écrire. Mais ses textes brefs,
noirs et fantastiques, pas plus que ses romans ne trouvent d’éditeurs. Ce n’est
qu’à partir de 1953 qu’il publie. En 1961, il rencontre Topor qui illustrera plusieurs de ses recueils. À partir de
1967, il livre ses chroniques à plusieurs magazines comme France-Soir, Planète
et le Magazine littéraire… Mais c’est surtout avec les quelques 800 contes
(publiés en revues et en 6 recueils) où il excelle qu’il est enfin reconnu au
point de figurer dans tous les manuels scolaires et en collection de poche…
Joël Glaziou
« Je n’ai
pas d’étiquette précise…La science-fiction, le fantastique, l’humour noir, la
terreur, le sens de l’absurde… J’aime bien mélanger le tout parce que je n’aime
pas les « genres littéraires ». Cela m’a coûté très cher… De heurter
la logique française pour commencer.»
Jacques Sternberg Harfang N°14 (Octobre 1998)
Bibliographie (contes et
textes brefs)
La géométrie dans l’impossible Arcanes 1953
Entre deux mondes incertains Denoël 1957Univers zéro Marabout 1970
Futurs sans avenir Laffont 1971
Contes glacés Marabout 1974
Dictionnaire des idées reçues Denoël 1985
188 contes à régler Denoël (Folio N°3059) 1988
Histoires à dormir sans vous Denoël (Folio N°2496) 1990
Histoires à mourir de vous Denoël (Folio N°2699) 1991
Contes griffus Denoël 1993
Né à Des Moines (Iowa) en 1952, John Taylor vit en France depuis 1977 et à
Angers depuis 1987. Critique littéraire au Times
Literary Supplement (Londres), ainsi notamment qu’au San Francisco Chronicle, c’est un lecteur attentif et sensible de
la littérature française contemporaine. Les récits qu’il assemble et publie
depuis 1988, en France et aux États-Unis, témoignent de ces mêmes qualités et
surtout, s’alimentent en elles. Plutôt que de nouvelles entièrement orientées
par leur chute, il s’agit de (parfois très courts) textes construits autour d’aperceptions, de ces moments où la
sensibilité se dédouble de la conscience de ce qu’elle ressent. C’est alors
moins le souvenir que le sentiment laissé par sa persistance (il hante), ou son
resurgissement, que sert une écriture dépouillée, parfois elliptique, attentive
par sa clarté même à traduire les hésitations, les incertitudes et l’enchevêtrement
des sensations. La limpidité de son style et l’attention accordée à la
restitution fine d’émotions parfois fugaces montrent magnifiquement que la
littérature se nourrit aussi de ce qui est là, autour de nous.
Philippe Teillet
« Je la regardai retirer l’assiette, la poser
sur la table du séjour, puis, là, hésiter, ses mains pendant le long du corps.
Elle semblait fixer quelque chose par-delà les rideaux de la fenêtre. Son père vient de mourir, pensai-je, me demandant ce que j’éprouverais
quand mes propres parents mourraient. Ma mère se retourna enfin. Me rendant
compte que c’était elle - ma mère -, je me sentais non pas honteux, mais plutôt
aspiré, emporté au cœur du mystère de notre mêmeté; et au cœur du mystère de ce
qui faisait de nous deux être distincts. »
Extrait de Quand l’été fut venu, Dumerchez, 1996.
Bibliographie
Au cœur des vagues (Récit) Isoète 1994
Quand l’été fut venu (Récit) Dumerchez 1996
Une certaine joie (Nouvelles) Tarabuste 2009
La fontaine invisible (Poèmes) Tarabuste 2013
*
INGRID THOBOIS
Née en 1980, Ingrid Thobois
a effectué de nombreux voyages, dont une année sur la route de L’Usage
du monde de Nicolas Bouvier
et plusieurs missions d’observation électorales en République Démocratique du
Congo, Azerbaïdjan, Moldavie.
Elle a enseigné le Français Langue Etrangère, entre
autres à Kaboul en 2003-2004 et a réalisé des reportages
presse et radio, notamment en Iran et en Haïti.
En 2007, elle a reçu le Prix du premier roman pour Le
roi d’Afghanistan ne nous a pas mariés. D’emblée I. Thobois
réussit un roman d’amour pour un pays et pour un homme… Elle plonge le lecteur
dans l’intimité d’un pays, l’Afghanistan, loin des clichés médiatiques et dans
l’intimité d’une histoire d’amour… Personne ne décrit mieux qu’elle la beauté
du monde et des paysage et en même temps sa dureté, l’amour des hommes et en
même temps leur cruauté.
Elle vient de publier plusieurs nouvelles dans la revue
Senso (N°30 et 33) et « Vetiver »
dans Harfang( N° 35).
« J’ai
écrit ce livre pour dépasser une expérience, la convertir et tout à la fois la
fixer. J’ai écrit pour pouvoir continuer à avancer. Publier revient à fabriquer
un objet qui est, par définition, tangible, préhensible par tout un chacun.
Ainsi, l’histoire écrite devient la propriété de qui veut et elle appartient de
moins en moins à l’auteur. Ce premier roman m’a permis de faire mon deuil d’un
pays dont j’ai eu du mal à me défaire. Une délivrance ? Non. Je n’étais
pas emprisonnée. Un allègement, oui. Je me suis délestée grâce à cette
publication. »
Ingrid Thobois,
2008 à propos de son roman
Bibliographie
Le roi d’Afghanistan ne nous a pas mariés Phébus 2007
L’Ange anatomique Phébus 2008
Le simulacre du printemps Le Bec en l’air 2008
Nassim et Nassima (Roman jeunesse) Rue du monde 2009
Michel Tournier
est né en 1924. Il fait des études de philosophie qu’il complète en séjournant
en Allemagne de 1946 à 1950. Après un passage à la radio, il commence à écrire
: son premier roman Vendredi ou la vie sauvage est couronné en 1967 par le Grand
Prix de l’Académie Française.
En 1970, il reçoit le Prix Goncourt pour Le
Roi des Aulnes et il entre à l’Académie Goncourt en 1972... La
notoriété est là. Viennent alors d’autres romans dont la caractéristique
commune est de faire vivre des mythes. Viennent aussi des textes plus courts,
plus proches du récit, du conte que de la nouvelle, peu propice à développer
des mythes.
Écrivain sédentaire et nomade, il partage son temps
entre un vieux presbytère de la vallée de Chevreuse et de nombreux voyages à l’étranger.
« Dans
le Médianoche amoureux, il y a
tantôt des contes, idéalistes et affables, inaugurés par le magique et
traditionnel « il était une fois... », tantôt des nouvelles écrites à
la première personne, réalistes et pessimistes, tranches de vie souvent
saignantes et sordides... »
Michel Tournier Le Médianoche amoureux (1989)
Bibliographie
Vendredi
ou les limbes du Pacifique 1967 Folio N°959
Le
roi des Aulnes 1970 Folio N°656Les météores 1975 Folio N°905
Le vent Paraclet 1977 Folio N°1138
Le coq de bruyère (contes et récits) 1978 Folio N°1229
Gaspar, Melchior & Balthazar (récits) 1980 Folio N°1415
Giles et Jeanne (récit) 1983 Folio N°1707
La goutte d’or 1985 Folio N°1908
Petites proses 1986 Folio N°1768
Le médianoche amoureux(contes et nouvelles) 1989 Folio N°2290
Le miroir des idées (essai) 1994 Folio N°2882
Le pied de la lettre Folio N°2881
Eléazar ou la source et le buisson 1996 Gallimard
*
EMMANUELLE URIEN
Emmanuelle URIEN est née en 1970 à Angers. Après
une formation universitaire en lettres, langues et gestion internationale, elle
a d’abord cherché sa voie, exploré méthodiquement la surface du globe, et mené
de longues études au cours desquelles elle a jonglé avec les chiffres en
plusieurs langues, sans jamais y trouver son compte.
Il y a
quelques années, le démon des mots, qui la traquait depuis l’enfance, la
rattrape définitivement : elle écrit. Ses premiers pas d’auteur la conduisent
vers les concours de nouvelles, elle y gagne une centaine de prix (dont Harfang
en 2004), des lecteurs et un peu d’assurance. Publiée dans de nombreuses revues
et anthologies, elle écrit également des fictions pour Radio France.
Elle s’est fait
connaître en 3 recueils de nouvelles, tous aussi noirs les uns que les autres.
Dans son premier recueil, tout est « court, noir, sans sucre ». Dans
son deuxième « toute humanité mise à part ». Quant à son troisième, c’est
« une collecte de monstres ». Tels sont les titres de ses recueils
qui en disent long sur son art du texte court !
Bibliographie
Court, noir, sans sucre Nouvelles Quadrature 2010
Toute humanité mise à part Nouvelles Quadrature 2006
La collecte des monstres Nouvelles Gallimard 2007
Jazz me down Nouvelle Atelier in 8 2008
Tu devrais voir quelqu’un Roman Gallimard 2009
Venus Atlantica Nouvelle Atelier in 8 2010
« La concision donne une certaine violence, une
force au texte ; et toutes ces souffrances que j’écris n’ont pas besoin d’être
étalées sur des centaines de pages. Dix suffisent à tout dire. […]Mes monstres
sont des gens ordinaires, mais certes pas des saints. J’ai envie, besoin, d’explorer
les mécanismes qui nous font basculer dans la tragédie, même si celle-ci, bien
souvent, se déroule en secret. […] Raconter le bonheur, ou simplement la
routine d’une vie, ne m’intéresse pas. »
Entretien avec
Emmanuelle Urien, in Harfang N° 36, 2010
*
JEAN VAUTRIN
Jean Vautrin, alias Jean Herman est né en l933 en Lorraine. À
Paris, il commence une Licence de Lettres, puis il entre à l’I.D.H.E.C.
Successivement lecteur de littérature française à l’Université de Bombay,
dessinateur humoriste et photographe pour l’Illustrated Weekly, il devient
assistant du cinéaste Roberto Rossellini,
en Inde. Pendant la guerre d'Algérie, il est affecté au Service Cinéma des
Armées : Allemagne, Algérie, Sahara, Afrique équatoriale… Démobilisé, il
devient assistant de Minelli et de
Rivette.
Après une trentaine de
courts métrages, 6 longs métrages et plusieurs séries pour la télévision, il
devient scénariste et travaille pendant dix ans avec Michel Audiard.
Au début des années 70, Herman s’efface progressivement devant
l’écrivain Vautrin. D’abord avec
la publication de volumes dans la Série Noire, puis de recueils de nouvelles…
couronnés par des Prix littéraires prestigieux. Enfin en 1989, c’est la
reconnaissance du grand public avec le Prix Goncourt pour Un grand pas
vers le Bon Dieu…
Certains ouvrages ont connu
une seconde vie sur les écrans : Canicule grâce à Y. Boisset en 1983, Billy-Ze-Kick grâce à G. Mordillat
en 1986 et la nouvelle « Charly Dongo » avec G. Béhat en 1987.
Cinéaste, puis écrivain,
Jean Vautrin a même été éditeur
pendant quelques années puisqu’il a créé et dirigé L’Atelier Julliard !
Aujourd’hui, l’œuvre se
compose d’une bonne vingtaine de romans, d’albums illustrés, de plusieurs
volumes des Aventures de Boro, reporter photographe, écrit en
collaboration avec Dan Franck… et
de cinq recueils de nouvelles, dont le dernier Si on s’aimait ? vient
de paraître chez Fayard.
Bibliographie
Mister Love Roman Denoël 1977
Typhon Gazoline Roman J. Goujon 1978
Bloody-Mary Roman Mazarine 1979
Prix Fictions 79 et prix Mystère Critique 80
Groom Roman Mazarine 1980
Canicule Roman Mazarine 1982
Patchwork Prix des Deux-Magots Nouvelles Mazarine 1983
Baby Boom Prix Goncourt de la Nouvelle Nouvelles Mazarine 1986
La vie Ripolin Grand Prix de la SGDL Roman Mazarine 1986
Un grand pas vers le Bon Dieu Roman Grasset 1989
Prix Goncourt et Goncourt des Lycéens
18 tentatives pour devenir un saint Nouvelles Payot 1989
Courage, chacun Nouvelles Julliard 1992
Symphonie Grabuge Prix Populiste Roman Grasset 1994
Le Roi des ordures Roman Fayard 1997
Un Monsieur bien mis Roman Fayard 1997
Le cri du peuple Prix Louis Guillloux Grasset 1999L’homme qui assassinait sa vie Roman Fayard 2001
Le Journal de Louise B. Roman R. Laffont 2002
Quatre soldats français :
Adieu la vie , Adieu l’amour Roman R. Laffont 2004
La dame au gant rouge Roman R. Laffont 2004
Si on s’aimait ? Nouvelles Fayard 2005
La dame de Berlin Roman Fayard 1987
Le temps des cerises Roman Fayard 1989
Les noces de Guernica Roman Fayard 1994
Mademoiselle Chat Roman Fayard 1996
Boro s’en-va-t-ten guerre Roman Fayard 2001
*
CECILE WAJSBROT
Cécile Wajsbrot nait à Paris en 1954 dans une famille juive polonaise, marquée par la déportation et la mort de son grand-père à Auschwitz. Agrégée de Lettres Modernes, elle enseigne quelques années avant de se lancer dans le journalisme et dans la traduction, tout en continuant à écrire. Elle collabore aux revues Autrement, les nouvelles Littéraires. Aujourd'hui, elle vit et écrit tantôt à Paris, tantôt à Berlin.
Dans la plupart de ses romans, elle tisse les
histoires de personnages tiraillés entre passé et présent, entre silence et
souffrance, entre oubli et mémoire…. (soit au niveau collectif en abordant la
Shoah dans Mémorial ou Beaune la Rolande soit au niveau
individuel en traitant des malades d’Alzheimer dans L’Hydre de Lerne). Depuis 2007, à travers un cycle intitulé "Haute
Mer", son œuvre explore la création artistique et sa perception tout en
continuant à se questionner sur des thèmes existentiels.
Bibliographie
Une vie à soi Mercure de France 1982
Atlantique Zulma 1993
Le Désir d’équateur Zulma 1995
Mariane Klinger Zulma 1996
La Trahison Zulma 1997
Voyage à Saint-Thomas Zulma 1998
Le Visiteur Le Castor astral 1999
Pour la littérature (Essai) Zulma 1999
Nation par Barbès Zulma 2001
Nocturnes (Nouvelles) Zulma 2002
Caspar-Friedrich-Strasse Zulma 2002
Beaune la Rolande Zulma 2004
Le Tour du Lac Zulma 2004
Mémorial Zulma 2005
Conversations avec le maître Denoël 2007
L’île aux musées Denoël 2008
L’Hydre de Lerne Denoël 2011
*
Anne Walter partage aujourd’hui sa vie entre
Paris et Carnac, où elle se consacre entièrement à l’écriture.
Pendant un
séjour aux U.S.A comme boursière, elle côtoie Philippe Labro et suit les cours sur la nouvelle de Saul Bellow (Prix Nobel 1976). Revenue en
France, elle effectue quelques traductions et travaille dans le cinéma comme
scripte (elle fut le témoin privilégié du travail de Max Ophuls qui lui donnera sa première
chance et Robert Bresson en 1956) et scénariste à partir de 1969.
Elle publie
son premier roman en 1959 et sa notoriété commence à partir de 1987 avec les différents
ouvrages publiés aux éditions Actes Sud.
Bibliographie
Monsieur R. Grasset 1959
(réédition ) Actes Sud 1989
Les relations d’incertitude (Babel N°110) Actes Sud 1987
Troisième dimanche du temps ordinaire Actes Sud 1988
La nuit coutumière Actes Sud 1990
Rumeurs du soir Nouvelles Actes Sud 1990
Le cœur continu Actes Sud 1991
Le petit livre avalé Actes Sud 1992
L’herbe ne pousse pas .sur les mots Actes Sud 1994
L’inachevé Actes Sud 1995
La leçon d’écriture Actes Sud 1996
Les rendez-vous d’Orsay Actes Sud 1998
Par une lente journée Actes Sud 2002
*
Laurence Werner David
Laurence Werner
David est née en 1970 à Angers. Elle est l’auteur de recueils de poésie
dont Éperdu par les figures du vent (Prix de la Vocation 1999) et de trois
romans.
Depuis Un autre dieu pour Violette jusqu’au
Roman
de Thomas Lilienstein, Laurence Werner
David arpente le labyrinthe
des sentiments, fouille inlassablement la psychologie de ses personnages,
explore ce qui permet ou empêche de tisser des liens familiaux, conjugaux,
amicaux…
Essayant de recomposer le passé commun et de cerner
les liens qui les unissent (dans ce
que chacun passe ou transmet à l’autre), elle multiplie les
points de vue sur chacun, créant ainsi un puzzle géant qui s’organise au fur et
à mesure de l’écriture… parfois autour de pièces qui manquent ou dont la
lecture est comme brouillée.
Le lecteur est donc convié à suivre la mise en place
des différents éléments de la création romanesque. La lecture agit en révélateur comme lors d’un développement
photographique, et permet de faire passer les lieux et les personnages d’un
flou originel à une image nette après une mise
au point finale.
Joël Glaziou
« Je ne crois pas que l’écriture,
même l’écriture de mes romans, ne se pense jamais en dehors de l’acte poétique.
Dans la forme roman, il est vrai, qu’une construction scénique est en cours qui
existe peu quand j’écris un texte poétique […] La tension n’est pas située au
même endroit. Leur origine, aussi, est différente. Quand j’écris dans une forme
ou dans une autre, il y a quelque chose qui vient à manquer, et c’est sans
doute à partir de ce manque que je travaille l’une et l’autre forme. »
Laurence Werner
David,
entretien dans Harfang
N° 39, 2011
Bibliographie
Un autre dieu pour Violette roman Verticales 2003
Contrefort roman Verticales 2006
Le Roman de Thomas Lilienstein roman Buchet-Chastel 2011
Cavaliers de la nuit poésie Black Herald 2011
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